Bumba : le
1er mai 2019 timidement célébré
Nombreux ont été les travailleurs pour qui la journée
du premier mai, consacrée à la fête du travail a été pris pour un non-événement,
car n’étant pas dans leur bain, ils ont préféré demeurer immobiles dans leurs
domiciles respectifs ou villégiaturer en vue de manifester leur profonde
insatisfaction. Ce sentiment de mécontentement exprimé a été cependant motivé
par quelques griefs : d’un côté, les uns réclamaient la mécanisation
qu’ils n’ont pas encore obtenue ; de l’autre côté, les autres s’étonnaient
du fait que, bien que mécanisés depuis longtemps, ils continuent à être de simples
possesseurs des numéros de matricule connus sous la fameuse appellation NP
(pour signifier non payé) et qui ne touchent pas le salaire octroyé par l’Etat
congolais. Quant à ceux qui sont mécanisés et payés, la question de la modicité
de leur salaire mensuel a été soulevée, car ce dernier, très insignifiant, ne
leur permet pas de relier les deux bouts du mois.
Bumba, Remplie de boutiques |
Néanmoins, quelques-uns de ces travailleurs, en dépit
de leur mécontentement, se sont distingués des autres par leur indifférence.
Secoués par la vague festive de cette journée, ils ont été aperçus avec un
faible taux de participation dans quelques bistrots de la ville assis les uns
aux côtés des autres en train de partager un verre en famille. Ont été
également aperçus dans ces endroits aménagés pour le boire, les travailleurs de
quelques établissements commerciaux œuvrant à Bumba qui n’ont pas manqué à
bouger le corps au rythme de la rumba congolaise dont les titres les plus
émouvants ont été balancés à tour de rôle jusqu’à la fin de la soirée.
Bumba, Sans production. |
Par ailleurs, ce sentiment d’insatisfaction qui
persiste encore dans le for intérieur des travailleurs pourrait petit à petit
être balayé grâce à la bonne volonté politique de la nouvelle équipe dirigeante
au cas où elle placerait avant tout l’intérêt supérieur de la nation au
préjudice du leur. Pour ce faire, un sens très élevé du patriotisme de leur
part s’avère impératif s’ils veulent vraiment relever ce géant éléphant
d’Afrique centrale subjugué par les fruits de ses propres entrailles. Prendre
une allure contraire à celle de leurs prédécesseurs paraît aussi une hypothèse
à ne pas rejeter, car ces derniers ayant foulé cet intérêt supérieur de la
nation ont chambardé le social du peuple congolais au point que celui-ci est
aujourd’hui aligné parmi les citoyens très démunis de la planète. Auparavant il
y avait des grandes entreprises, notamment Onatra, Chemin de fer, quatre
rizeries, et un grand forestier. Tous ces compagnies sont disparues et
remplacées par quoi. Le néant règne. Les routes sont remplacées par des
sentiers de forêts, les ponts sont tombés dans leur rivière, et la faim est
entrée à Bumba.
Le nouveau gouvernement sur le point d’être formé, « Spe labor levis », dit
l’adage latin signifiant « l’espoir
rend le travail léger ». Mais, hic et nunc, le simple « Spe labor levis » ne suffit
pas. Ce qui conduirait à dire que pour ce moment crucial de l’histoire de la
République Démocratique du Congo, le slogan par excellence resterait la fameuse
« Res non verba », une
autre maxime latine s’expliquant par « les
actes et non les paroles » que Congolaises et Congolais doivent
s’approprier afin de rebâtir sûrement leur chère patrie.
Bienvenu Balomao
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