Bumba : Le veuvage, un calvaire pour le conjoint éploré
En lieu et place d’être un moment de compassion, le veuvage semble prendre une tournure déshonorante et atroce dans la cité de Bumba. En effet, à en croire nombre de Bumbalais qui s’en inquiètent profondément, les traitements réservés à la victime avant comme après l’inhumation de son conjoint vont à l’encontre de ce que recommandent les principes fondamentaux des droits humains.
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Un cortège funèbre dans la cité de Bumba |
Loin d’être une pratique coutumière, il se transforme en calvaire
et supplice que la belle famille et ses membres infligent injustement au
conjoint éploré. Communément appelée « Mokwiya », cette
pratique au cours de laquelle les membres de la belle famille lavent la veuve ou
le veuf afin de lui permettre de reprendre ses activités vitales devient
plutôt un moment opportun de rançonner ce dernier.
Le milieu étant rongé par la pauvreté, nombre de personnes en profitent pour
en tirer des dividendes pendant la période de deuil tout en malmenant la
victime en lui exigeant des sommes d’argent chaque fois qu’elle veut apaiser sa
soif, mettre quelque chose sous la dent ou se rendre aux installations sanitaires. Outre cela,
ils lui exigent également des chèvres voire des vaches et une somme importante
d’argent avant de le laver comme le recommande la coutume.
D’autres encore vont plus loin en demandant à la victime
de leur acheter des biens de valeur tels que vélos, moto luxueuse, parcelles et
consort. Irrévocable dans la culture Budja, cette pratique coutumière quasiment
vidée de son sens coutumier s’est transformée en monnayage au profit des
membres de famille du défunt conjoint. Ce qui exacerbe une bonne partie de la
population de ce coin de la République Démocratique du Congo qui ne cesse de la
déplorer.
Mécontents, ces Bumbalais curieux appellent les techniciens
du droit coutumier à intervenir dans cette affaire afin de mettre hors d’état
de nuire tous les malhonnêtes qui se servent de veuvage pour rançonner ceux qui
en tombent victimes.
Bienvenu Balomao
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