La femme
africaine bumbatracienne a-t-elle vraiment compris
le sens de sa journée du 8 mars ?
Instituée en 1977 par
l’Organisation des Nations Unies (ONU), la « Journée internationale des
femmes » est célébrée le 8 mars dans de nombreux pays du monde.
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Les femmes pendant la fête au bar Vinatha de Bumba le 8 mars 2023 |
Selon cette conception
onusienne, le 8 mars est une journée internationale pour les droits des femmes.
Elle est donc une journée où les femmes devraient réfléchir si elles avaient
réellement fait du chemin ou si elles ont obtenu leurs droits tant revendiqués
depuis des années.
En cela, le 8 mars est une
journée de manifestations, des réunions, des initiatives et autres activités
pour mesurer le chemin parcouru et les avancées qui restent à faire en matière
d’égalité, de droit et de justice entre elles et les hommes.
C’est dans cette optique que
certaines femmes de Bumba ont participé ce mercredi 8 mars à une séance de
réflexion organisée dans la salle polyvalente du Père Carlos par la cellule
provinciale de genre et famille dont le thème principal est libellé comme suit
: « Education de la fille et femme
mongalaise aux nouvelles technologies de l’information, instrument de
développement pour leur autonomisation ».
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Le sujet du thème des femmes affiché à l'entrée de la salle polyvalente du Père Carlos |
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Cette réunion était on ne
peut plus utile pour l’éveil de conscience des femmes bumbatraciennes en vue de
leur propre avancée dans cette lutte en faveur des droits des femmes ;
mais hélas, dommage que peu de femmes seulement ont répondu à l’invitation ;
la majorité des femmes dans cette cité bumbatracienne de plus de 100.000 âmes, ont
préféré s’organiser pour la fête, pour manger dans les mutualités, ou
différentes associations féminines de la place, et continuer par la suite l’ambiance
dans les débits de boissons alcoolisées.
C’est pour dire qu’en Afrique
en général, et en RD Congo ou à Bumba en particulier, de nombreuses femmes ne
comprennent pas encore le sens de cette journée du 8 mars ! A force de s’occuper
uniquement de l’aspect « festivité » de la journée, elles ont fini
par donner une autre connotation à cette journée des droits des femmes. Pour
elles, la journée du 8 mars a tendance à virer vers ce qui est le plus
futile : le port du pagne du 8 mars
et l’organisation des activités festives, avec au finish la prise des boissons
alcoolisées dans les bars et boites de nuits. Certaines rentrent tard dans nuit
au domicile, vers les petites heures du matin, après avoir dansé dans les
débits de boissons…
Certes, cette journée du 8
mars n’est pas une journée internationale de la fête de la femme. Celle-ci ne
doit pas confondre cette journée avec celle du 14 février, ni celle célébrée au
mois de Mai.
En conséquence, la femme
africaine ou congolaise, qui ne sait pas encore comment profiter de cette
journée pour se prendre en charge ou pour revendiquer ses droits les plus légitimes,
est encore considérée au second degré par rapport à l’homme ; elle est considérée
comme une fervente servante à la maison : très tôt le matin, elle doit
travailler pour donner à manger à son époux. C’est elle qui se lève tôt,
s’adonne à des tâches ménagères pendant que son époux ronfle sur son lit. Elle
doit s’occuper des enfants, les accompagner à l’école…
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De retour de l’école, la
femme africaine doit s’occuper des tâches ménagères. Dans sa carte d’identité,
la mention « ménagère » est marquée en guise de profession, sans
salaire…
La femme est donc appelée à
se réveiller de son profond sommeil pour une vraie lutte en faveur de ses
droits, pour une parité femme – homme !
Antonio Lisuma
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