LES ELEVES INCONTROLES
DE RUES
A Bumba,
Notre enquête sur les conséquences des
mesures de la gratuité de l'enseignement de base nous fait découvrir que dans
les milieux scolaires de la cité, beaucoup d'élèves tant du niveau primaire que
du secondaire ne s'arrêtent de divaguer durant les temps de l'école. Les
alentours des établissements scolaires regorgent des élèves dès les premières heures de
classes. Chaque samedi, le nombre d'élèves dans les rues de Bumba s'accroit
parce que quelques écoles partagent les
mêmes bâtiments et équipements scolaires où toutes leurs activités doivent se
dérouler avant midi.

En effet, les mesures de la gratuité
de l'éducation de base bien que salutaires pour notre pays, n'ont fait qu'empirer le mal de l'enseignement
Congolais. Devant de grands embarras financiers de la gratuité de
l'enseignement, un relâchement professionnel justifié des enseignants affaiblit
considérablement la discipline scolaire. Avec un afflux d'élèves dans les écoles
mal équipées, beaucoup manquent de bancs pour s'asseoir. A l'intérieur tout
comme en dehors des écoles, les élèves vont çà et là pour s'amuser à jouer au
Football, aux billes, aux sauts de fil et autres jeux du milieu qui gênent les
passants.
D'autres élèves principalement les garçons s'adonnent à fumer le
tabac ou le chanvre. Les accidents de circulation des vélos, des motos et des
véhicules occasionnés par ces élèves dans les rues sont devenus fréquents. Il y
a constamment des cas de bagarres, des blessures, des injures, et des insanités
graves. Les garçons se livrent au jeu de hasard. En outre, les cas de noyade
des élèves sur le Fleuve Congo continuent. Sous ce climat de dévergondage
scolaire, le copinage expose dangereusement les filles pubères aux grossesses
indésirables. Ces enfants en uniformes scolaires bleu blanc sont devenus de
véritables dangers sociaux à cause de leurs libertinages excessifs. Pourtant,
leurs parents pensent qu'ils sont aux écoles.
Parmi les grands foyers des élèves incontrôlés
de Rues de Bumba, nous considérons principalement les alentours de points de
jeux de hasard à l'instar de " pari
Foot ", les proximités de la Paroisse Notre Dame où il y a une dizaine
d'écoles et les périphéries de la Résidence Privée du Gouverneur de la Mongala à
Bumba avec environ cinq écoles environnantes. Mais, Jusqu'où ces élèves
vont-ils errer dans les rues de Bumba?
Au regard de cet égarement de la
jeunesse, nous sommes déterminés de sonner l'alarme pour l'avenir de notre
société. Pour ce faire, nous sollicitons à l'Etat et aux bonnes volontés non
seulement de bien vouloir équiper suffisamment les établissements scolaires de
bancs, mais également de rendre la noblesse de la profession enseignante
d'antan en payant convenablement les agents. La mise en place d'un mécanisme de
contrôle des mouvements des élèves est indispensable pour juguler le
dévergondage scolaire dans notre milieu. La gratuité de l'enseignement doit non
seulement pallier au nombre d'écoles et équipements scolaires encore insuffisants
surtout au niveau de l'éducation de base, mais également freiner cette vague
d'élèves incontrôlés dans les rues.
Sur une population Bumbatracienne estimée à
environ 300 mille hab., nous imaginons en même temps 150 mille élèves que 200
écoles bien équipés avec 500 élèves chacune suffiraient pour contenir la
population scolaire de Bumba. Malheureusement, le territoire de Bumba n'a même pas
atteint une centaine d'écoles pour l'éducation de base. De même, nous évoquons le
dégoût de l'école lié aux sensations naturelles des enfants ainsi que les
difficultés économiques des parents démunis et incapables de subvenir à
quelques frais et besoins scolaires. Toutefois, quant aux mesures punitives
scolaires souvent ignorées par les
parents, l'absence de collaboration entre l'école et les parents favorise la
continuité de ce triste phénomène. Enfin, notre souhait est que les sanctions
soient infligées aux responsables de l'éducation diffuse de notre jeunesse.
D'après
Gabriel ILUKU, BUMBA 7 JOURS LE FLAMBOYANT, Novembre, 2019.
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