Quelques conséquences
de la gratuité dans l’enseignement primaire
En Septembre 2019 l’état congolais proclame qu’ ‘il y
a une gratuité totale dans toutes les écoles primaires de la République Démocratique
du Congo.
Comment l'enseignement
primaire fonctionne-t-il au Congo ?
Depuis longtemps le taux de
naissance d’enfants au Congo est très élevé et parce qu’il n’y a pas assez de
bâtiments scolaires, l’Etat a accepté, il y a longtemps, d’admettre deux différentes écoles dans un
même bâtiment scolaire. Donc, une école le matin et une autre
l'après-midi. Ainsi : Les enfants du Congo se trouvent environ
quatre heures par jour à l’école. Ou
bien, un avant midi, ou un après midi. Les enseignants travaillent aussi ou
bien l’avant-midi ou bien l’après-midi. Résultat : Le niveau intellectuel
des écoles diminue.
A la paroisse Notre Dame de Bumba, en l’année 1990,
avec la permission de Monseigneur Nganga Louis, nous avons commencé avec toute
une nouvelle école, qui fonctionne et l’avant midi et l’après-midi. Les parents
se battent pour mettre leurs enfants dans cette école ainsi pour l’instant nous
avons trois écoles primaires chacune de
15 classes, donc en tout, nous avons 45 classes dans nos écoles
primaires.. Les enseignants travaillent et le matin et l'après-midi et ils
sont payés par l'État. Étant donné que les enseignants travaillent et l’avant et après midi, nous demandons une
contribution aux parents. Depuis 1990, les parents nous aident en donnant
une contribution pour
· Motiver les enseignants à bien
donner cours.
· Acheter
du matériel didactique.
· Savoir
réparer des bâtiments, château d’eau, tuyaux d’eau et robinets -,
fabriquer ou réparer des bancs.
etc.
·
Compléter les bibliothèques des nouveaux livres ou revues. Et acheter des manuels
scolaires
· Savoir
procurer aux enseignants et
à leur famille des soins médicaux
gratuits.
Maintenant.
L’état congolais déclare le 10 ou le 15 septembre de
cette année 2019 que l'éducation dans
toutes les écoles primaires devienne gratuite.
Que se passe-t-il maintenant
avec nos trois écoles primaires d'environ 2400
élèves.
Comme nous l'avons dit, l'État paie les enseignants, mais il y a des imperfections. Pour
le moment, l'Etat ne paie que 24 enseignants de nos 45 classes, donc 21
enseignants ne sont pas payés.
Nous avons commencé avec les inscriptions vers le 15
août, les parents sont venus payer, mais le jour du "total gratuit",
vers le 10 septembre, les parents ont cessé de payer, mais continuaient à
inscrire leurs enfants. Nous ne pouvions pas refuser. À la radio, on
disait même qu'il fallait rendre
l'argent aux parents. Aucun parent n’est venu chercher son argent.
Le 4 novembre, le Sous-réget,
responsable de l'éducation à Bumba, nous a dit que le ministre de l'Éducation à
Lisala, province de la Mongala, nous oblige
de rendre l'argent aux parents.
Notre réponse.
La direction
du « complexe scolaire Notre Dame » notamment : Les 3 trois
écoles primaires (2400 élèves) la Maternelle (500 enfants), le Collège, section math-physique et littéraire
(600 étudiants) et l’ITM (100 étudiants) s’est réuni
le 5 novembre pour parler de toutes ces difficultés, et elle a renvoyé les enfants à la maison. Le six
novembre tous les parents se sont réuni au Complexe et ont décidé de parler de
tous ces problèmes le samedi 9 novembre.
Normalement, Si tout reste comme
l’état l’a demande, la situation deviendra au premier décembre comme
suite dans nos trois écoles primaires:
·
21 enseignants ne viendront plus donner cours parce que nous n'aurons plus les moyens de
les payer. Donc, environ 1120 enfants seront dans la rue, ou viendront
sur-peupler les classes restantes 100 élèves par classe.
·
Les 24 autres enseignants ne
recevront que l’argent de l’état de sorte que leur salaire sera réduit de 40 % et
travailleront que l’avant midi, comme toutes les autres écoles.
·
Les enseignants et leur
famille ne recevront plus des soins médicaux gratuits.
·
Le matériel didactique deviendra
insuffisant.
·
Le niveau va baisser
rapidement à cause de la non-motivation des enseignants.
·
Les bâtiments ne seront plus
réparés, ni les toilettes, ni les bancs
·
Si nous devons encore rendre
l'argent aux parents, la direction devra décomposer certains toits de classes,
et vendre les tôles.
La réunion des parents le 9
novembre.
Les parents ont
décidé
·
de payer chaque mois 5.000 FC.
·
de récolter des signatures et
de les envoyer, accompagnés d’une lettre au
Gouverneur de la Province.
·
D’attendre la décision du
Gouverneur.
Voilà la situation actuelle.
P. Carlos Rommel
Courage
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