Quand la politique place tout sous son joug
Les avantages juteux dont jouissent les politiques,
notamment les parlementaires et ministres en République Démocratique du Congo
deviennent de plus en plus des sujets de réflexion dans la cité de Bumba où
plus d’un Bumbalais en parle ces derniers jours tout en déplorant amèrement
le pénible vécu quotidien que connaît en général le peuple rdcongolais.
Les Bumbalaises et Bumbalais venus écouter le discours d'un politicien au rond-point Mobutu |
Faisant face à moult défis socio-économiques, entre
autres le taux de change élevé, le chômage, l’impraticabilité des routes
nationales et de desserte agricole, la perte du pouvoir d’achat que subit le
franc congolais, la flambée des prix au marché, et cetera, la population
bumbalaise dit constater une forte détérioration du social ce dernier temps.
« Autrefois, nous achetions des chaises plastiques à
dix et quinze mille francs congolais. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui où le
prix s’est passé de quinze à quarante-cinq mille francs congolais. Outre les
chaises, nous achetions tant d’autres articles à bon marché. Mais actuellement,
tout se vend cher. En 2016, la moto de marque HAOJIN, petit format, se vendait
à huit cent mille francs congolais. Pour l’instant, elle revient à trois
millions de francs congolais. Même les denrées alimentaires ont également connu
une hausse des prix », s’inquiète sous l’anonymat un taximan rencontré
dans un atelier de réparation des motos.
Lors d'un meeting populaire au rond-point Mobutu |
« En République Démocratique du Congo, ceux qui travaillent
durement ne gagnent presque rien. Cependant, gagnent beaucoup ceux qui
travaillent moins. L’un des cas éloquents est celui des enseignants qui font un
grand travail pour avoir à la fin du mois un salaire qui n’atteint même
pas cent dollars, pourtant un député national qui ne se présente pas chaque
jour à l’Assemblée jouit d’un salaire monumental de vingt et un mille dollars
avec tant d’autres avantages », ajoutent des transporteurs trouvés dans
l’une des artères de la ville.
« C’est comme si le pays n’appartenait qu’aux parlementaires
et ministres. Tout leur est facile. A peine élus, ils s’achètent des voitures luxueuses et se construisent des maisons somptueuses sans songer aux routes délabrées et
impraticables sur lesquelles nous peinons le jour comme la nuit tout en payant
des taxes qui ne profitent même pas à nous, mais à des fins personnelles de
ceux qui les perçoivent », dédaignent quelques débrouillards en provenance
d’un village situé sur la route menant à Lisala, chef-lieu de la province de la
Mongala.
Par ailleurs, nombre d’autres Bumbalais disent remarquer
que la politique a tout placé sous son joug. « Aujourd’hui, la politique a
tout placé sous son joug. Etant la profession qui paye mieux que toutes les
autres professions qu’on trouve dans notre pays, elle embarque tout le monde.
Professeur d’université, médecin, infirmier, commerçant, musicien, et cetera,
tout le monde préfère abandonner sa profession pour devenir député ou ministre.
Même l’embauche en dépend », concluent quelques jeunes Bumbalais sous-entendant
que pour être facilement embauché, il faut appartenir à l’obédience de l’un des
membres influents de la mouvance.
Bienvenu Balomao
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