Une Noël sombre et macabre à la paroisse Saint François Xavier de Lokalema
Située au groupement N’Seny dans la province de la
Mongala en République Démocratique du Congo, la paroisse Saint
François Xavier de Lokalema a connu une Noël sombre et ensanglanté ayant été émaillé des coups et blessures sur une maman et la mort de sa fille âgée de 12
ans.
Révérend Père Simon Pierre Nlenda, Curé de la paroisse Saint François Xavier de Lokalema, lors d'un voyage l'ayant conduit de Bumba à Lokalema |
A en croire les informations parvenues à
Bumbanotredama.blogspot.com, un deuil était organisé avant Noël au village
N’Seny dans le groupement portant le même nom suite au décès d’une personne.
Dans les circonstances de ce genre, les villageois ne se rendent pas au champ
pour mieux observer les us et coutumes du milieu. Cependant, une maman a pris tout
de même les risques de se rendre au champ, accompagnée de sa fille âgée de 12
ans qui est élève en sixième année primaire. A sa grande surprise, elle
surprend dans son champ une voleuse qui n’est autre que maman Véronique, enseignante
à l’école primaire catholique N’Seny, mécanisée et payée régulièrement par
l’Etat congolais à 300.000 francs congolais (soit 150 dollars
américains) par mois.
Voici comment vont se dérouler les faits tragiques.
Surprenant la voleuse, la propriétaire du champ s’adressa à cette dernière en
lui demandant fraternellement de ne plus répéter ce genre de comportement honteux et
déshonorant. De ce fait, elle se posa la question suivante : «
Comment se fait-il que celle qui est régulièrement payée par l’Etat déracine
mes carottes de manioc au moment où je ne suis même pas salariée ? »
Après ce questionnement, elle ordonna à la voleuse de prendre et d’emmener avec elle tous ces maniocs récoltés indûment en lui offrant toutes les garanties que le secret ne sera pas divulgué au village.
Ayant entendu l’ordre lui intimé, la voleuse, maman
Véronique quitta le lieu avec les maniocs chipés. A dix mètres du champ, elle
se rendit compte que le secret sera divulgué suite à la présence de la fille qui
a vécu personnellement l’événement.
Rebroussant chemin, d’une main forte et énergique, armée
d’une machette, elle terrassa la propriétaire du champ en l’assommant trois
fois à la gorge, aux épaules et au dos. La pauvre s’écroula et le sang se
répandit partout (il s’agit d’une femme enceinte qui était en train de se
tordre des douleurs) pour accomplir sa sale besogne. Elle pourchassa l’enfant
puisque témoin oculaire et lui pointa deux coups de machette à la gorge et la
région du cœur. La victime s’effondra et cessa de respirer. Ayant fini sa
mission, la tueuse couvrit le cadavre de la fille et la maman encore vivante à
l’aide des feuilles et des rameaux des palmiers.
Pour échapper à la colère populaire, maman Véronique
s’enfuit dans la forêt après avoir annoncé la triste nouvelle à l’autorité
traditionnelle, le chef de groupement qui est du même père et de la même mère
qu’elle. Ce qui fut un signe de désespoir.
Ayant appris la nouvelle, les gens du groupement voisin,
Yakono après Yaofangu, ne firent pas attendre leur réaction. Ils menèrent une
action punitive en incendiant la maison du chef (le grand-père de la maîtresse
Véronique) en emportant tôles et tous les biens qui s’y trouvaient. Cette
réaction provint du côté des oncles maternels de la défunte. Ceux du côté
paternel ont été vus en train de passer en direction de N’Seny en provenance de
Lofongo Kole dans la nuit du samedi 24 décembre au dimanche 25 décembre 2022. Les
hommes et femmes étaient à demi nus, armés des fusils, des pioches, des
machettes, des pelles, des pilons, des bâtons, des barres de fer, des haches,etc. Ils
partirent de Lofongo Kole (groupement situé à moins de 50 Km du lieu de drame).
Arrivés au lieu du drame, ils saccagèrent tout à leur tour en pillant systématiquement
la maison du chef de groupement N’Seny.
De Lofongo Kole à N’Seny, il faut traverser les groupements
Kire, Lokalema où se trouve la mission, Lofongo Bolaka et Liombo. Ils ont été
repoussés par les Forces armées rdcongolaises qui occupèrent le terrain afin de
sécuriser le chef de N’Seny qui est en détresse. Mais cette intervention des
Forces armées rdcongolaises arriva au moment où il n’y avait rien à sauver. En
repliant, les gens de ce groupement créèrent une insécurité grandissante dans
toute la région. Même la messe de Noël a été célébrée dans la terreur.
Par ailleurs, le cadavre a été enterré dimanche 25
décembre 2022 juste devant l’entrée des décombres de la maison du chef de
groupement N’Seny sous une haute sécurité militaire. Concernant la propriétaire
du champ, elle est encore en vie, mais hospitalisée.
Bienvenu Balomao
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