Des
maisons en toitures de chaume
un
danger pour la déforestation à Bumba !
Les habitants de Bumba
préfèrent construire la plupart de leurs maisons en stick, en terre et en toits
de chaume. D’autres préfèrent construire les leurs en matériaux semi durables,
c’est-à-dire, les sticks de bois couverts de terre avec des toitures en tôles
ondulées. Rare sont ceux qui construisent en matériaux durables tels que
briques d’argiles cuites ou de ciments
avec des toits de tôles. Pourquoi cela ?
Marché des pieux au beach du quartier SEDEC, au bord du fleuve Congo |
Certes, il existe à Bumba
une infime minorité, soit près de 20 % de population, qui construit sa maison
en matériaux durables telles que des briques d’argile cuite ou en briques de
ciment, et la revête en toiture de tôles ondulés. Mais cela nécessite beaucoup
de financement.
Une construction en briques cuites |
En effet, pour une maison
ordinaire, une maison de trois chambres, un salon, une cuisine et des
toilettes, elle coûterait aux environs de 5.000 dollars US. C’est-à-dire une maison construite avec six
mille briques cuites pour une somme de 1800.000 FC, soit 1.034 dollars US (sans
compter le transport), avec un lot de 50 sacs de ciment, soit mille $(avec son
transport), le tout se reposant sur une fondation des pierres de limonite de
huit mètres cubes équivalents à 500 000 FC, soit 300 dollars, y compris le
transport ; les 70 tôles de 1.260.000 FC (725 $), les 15 sacs de ciment de
pavement (300$), les bois de charpentes et de plafonds, et des clous (500$),
les portes, les fenêtres et les latrines et lavabos (500)$, sans oublier les
imprévus (1000$), le coût total sera plus de 5359 dollars américains !
Les matériaux durables coûtent beaucoup d'argent |
Une maison en matériaux
durables n’est donc pas à la portée de bourse des bumbatraciens. C’est la
raison pour laquelle on ne s’hasarde pas à les construire de peur de rester
inachavées. C’est un peu comme le dit cet adage en lingala : « Soso emelaka mbumba ekoki na mongongo
na yé », ce qui se traduit littéralement par : « la poule n’avale que des graines pouvant
passer à travers son œsophage ! » Ce revient à dire que l’on ne
peut construire sa maison qu’avec des matériaux qu’on peut acheter, donc à la
portée de sa bourse ou ses réserves.
Ventes des pieux ou sticks de bois au marché au beach SEDEC, au bord du fleuve Congo |
Cependant certaines gens dont
le nombre est estimé à 30 % de la population parviennent quand même, avec 1500
dollars, à s’acheter des tôles qu’ils couvrent sur des maisons faites des sticks
de bois, avec un pavement en ciment pour certains et avec de simples terres
battus pour les autres.
La maison semi durable, avec pieux en bois et tôles |
Mais la majorité de la
population à plus de 50 % se construisent des maisons en sticks de bois sous les
toitures de chaume, à la portée de leur bourse bien entendue, moins de 300 $, mais
avec la mauvaise conséquence de la déforestation car la bicoque ne pourra
perdurer, vu les intempéries ou la force des ouragans tropicaux ; et cela
nécessitera à coup sûr une nouvelle reconstruction.
Maison en pieux et toitures en chaume |
Les chaumes pour couvrir les toits d'une maison |
Alors la quantité de bois
coupés par les vendeurs de sticks qui font d’ores et déjà un bon marché dans le
beach du quartier SEDEC, au bord du fleuve Congo, occasionne malheureusement la
déforestation de notre chère et belle flore, classée au deuxième rang mondial
après l’Amazonie. Un coup dur donc pour l’environnement !
Vente des briques cuites |
On devrait encourager les jeunes à fabriquer davantage des briques cuites |
Les gens devraient de plus
en plus cultiver l’habitude de fabrication des briques en argiles qu’ils
devraient ensuite cuire avant d’inonder le marché des briques cuites pour petit
à petit habituer la population à construire des maisons en matériaux durables
et sécurisants, et du coup, contribuer à la maintenance de notre belle forêt de
la RDC et de l’Afrique !
Antonio Lisuma
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