Bumba : un patrimoine culturel de la tribu Budja en voie de disparition
Figurant parmi les tribus que compte la République
Démocratique du Congo, la tribu budja qui se situe au territoire de Bumba dans
la province de la Mongala a, comme chaque peuple, ses valeurs culturelles qui
font sa fierté au niveau local, national voire international. Parmi les valeurs
culturelles par lesquelles s’identifie la tribu Budja, se trouve également son
aliment de base, le « Poto » ou « Malemba » obtenu à
partir du manioc d’abord bouilli, puis râpé et dilué ensuite.
Linango, râpeuse traditionnelle de manioc chez les Budja |
Autrefois, la rivière Molua, cours d’eau traversant la
cité de Bumba dans sa partie occidentale, constituait l’endroit par excellence
pour la dilution de cet aliment très préféré du peuple Budja. Toutefois, les
puits domestiques et fontaines récemment forés et construits dans cette cité
accueillent également les femmes bumbalaises qui s’y déversent pour le diluer.
Les femmes budja diluant le " Malemba" à la rivière |
Cependant, une observation faite sur l’instrument dont se
servent les femmes budja pour obtenir le « mpoto » fait voir que cet outil traditionnellement appelé « Linango » tend à disparaître,
car nombre de femmes budja de la cité de Bumba ne s’en servent quasiment pas. A
la place de « Linango », elles se sont trouvé une râpeuse moderne
fabriquée à partir de la boîte de conserve de sardine.
La râpeuse moderne posée sur le manioc râpé |
A en croire quelques femmes bumbalaises interviewées par Bumbanotredame.blogspot.com,
cette râpeuse moderne leur est surtout préférable à cause de sa rapidité qui
leur permet de râper une grande quantité de manioc en peu de temps. C’est ce qui justifie
aussi leur désintérêt face à la râpeuse traditionnelle, le « Linango ».
Les femmes vendeuses des Mabulia( paquets de Malemba) au marché central de la cité de Bumba |
Par conséquent, l’attachement à la râpeuse moderne fait disparaître le « Linango » dont les fabricants, déçus par le
désintérêt manifesté par les femmes qui s’en servent, perdent petit à petit le
goût de leur tâche. Ce qui ferait que ce patrimoine culturel de la tribu Budja soit
complètement disparu, car il finira par être méconnu par les générations
futures.
Bienvenu Balomao
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