Deux
vieilles femmes accusées de sorcellerie
ont été lapidées à mort à Bumba
Des scènes de vindicte populaire élisent de plus en plus domicile dans la paisible cité de Bumba. La population elle-même commence à se prendre en charge et à se rendre justice, souvent avec violence, sur des sujets de vol, d’assassinat, de sorcellerie, etc., sans attendre l’intervention de la police. Il suffit que l’on attrape, surtout avec flagrance, un voleur, un assassin ou un sorcier, que l’on se mette aussitôt à le faire passer à tabac sans aucune forme de procès !
L'autre présumée sorcière Henriette, la tante de Liembu, papa de Jérémie Les deux sont tuées par la population sous l'instigation des amis de Jérémie |
Le dernier cas à l’espèce est
la mise à mort par lapidation de deux vieilles mamans nommées Matinda et
Henriette, qui furent lapidées à mort l’avant midi de ce mardi 26 mars 2024. La
scène s’est passée sur l’avenue Ubangui, en aval de la direction
« Momboko », en diagonale à la résidence de gouverneur de province.
La petite histoire macabre a
commencé lorsque le jeune homme d’une vingtaine d’années nommé Jérémie, le
petit fils de la dame nommée Matinda s’est mis à dire à propos de sa santé, à
qui veut l’entendre, puisqu’il était malade, et venait naguère de subir une
intervention chirurgicale, qu’il ne survivra pas de sa maladie car deux
vieilles mamans l’ont ensorcelé ; il s’agit de sa grand-mère Matinda, la
maman de son père Liembu, et d’une autre grand-mère nommée Henriette (devenue
aveugle), la tante de son père Liembu.
Cette déclaration de Jérémie
n’a pas laissé indifférent ses amis de l’écurie des fumeurs de chanvre basée
sur l’avenue Kasombo non loin de catcheur Puma ; ceux-ci vinrent
massivement muni chacun de pierre, de cailloux et de gourdin ; ils
brulèrent des fagots de bois, et menacèrent avec l’agressivité la plus violente
les présumées sorcières, en les sommant de les bruler vives si elles ne
renonçaient pas à leur sale besogne d’ensorceler leur ami Jérémie.
Les deux sorcières déclarent
sous cette menace qu’elles n’avaient pas encore mangé le jeune homme, seulement
son esprit erre présentement derrière la maison, dans la bananeraie. Sur quoi
la foule de gens s’y rendirent et continuèrent à menacer à l’excès les vieilles
dames, mais sans succès.
Ils se mirent aussitôt à
lapider ces dernières, avec pierres, cailloux et autres projectiles. C’est à ce
moment précis qu’intervint la police de G.M.I (Groupe mobile d’intervention),
les éléments du Major Masumbuko. Ils réussirent à extirper les infortunées de
leur bourreaux impitoyables tout en menaçant ces derniers avec des armes
automatiques.
Les vieilles dames gravement
blessées furent aussitôt emportées par les policiers à l’hôpital général via
leur bureau de G.M.I situé au camp Mobil. Et pendant que les infirmiers s’occupaient
d’elles qu’elles succombèrent de leurs blessures sans aucun membre de leur
famille.
Ce n’est que le lendemain matin, c'est à dire mercredi 27 mars 2024 que quelques-uns parmi la famille des défuntes emportèrent les deux corps à domicile pour
les acheminer ensuite au cimetière. Quant au jeune Jérémie qui a fait des déclarations contre les deux pauvres dames, il est acheminé dans une permanence, une certaine église de prière dont le pasteur prie avec lui.
« Où irions-nous avec
cette façon de se faire justice ? », se posent certains esprits érudits. C’est
peut-être parce que la justice congolaise s’est longtemps enfoncée dans la boue
de la corruption… que rien ne marche plus avec elle, au point que la population
n’ait plus confiance en elle…
Antonio Lisuma
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