Les mamans Katoliko portent secours aux prisonniers de Bumba
Les mamans du groupe paroissial « Mama Katoliko », de la paroisse Notre Dame de Bumba, ont fait une descente de compassion à l’égard des prisonniers détenus dans plusieurs cachots des différents sous-commissariats de la Police de Bumba et même à la prison centrale de la ville de Bumba. Elles y sont allées apporter de la nourriture qu’elles ont dû préparer au préalable pour nourrir tant soit peu les prisonniers en cette journée de samedi 17 avril 2021.
L’initiative était prise par
les mamans Katoliko, sous la supervision du Curé de la paroisse le Révérend
Père Carlos Rommel. C’est dans ce sens que la paroisse a apporté le gros de
financement (recueilli le dimanche de Pâques) en plus des cotisations faites
par les mamans Katoliko pour l’achat des vivres, en l’occurrence, du riz, du
haricot et du poisson salé, que celles-ci ont apprêtés pour aller porter
assistance aux prisonniers qui meurent de faim (ou du moins sont sous
alimentés) dans tous ces cachots.
C’est vers 13 heures que la
« randonnée » a commencé. Les mamans ont d’abord visité les détenus
de l’Auditorat militaire basé à l’ex Bureau de Cité de Bumba, où une demie
douzaine des détenus furent servis.
Le repas, constitué
généralement du riz aux haricots, parsemés de quelques tranches des poissons
salés découpés en petits morceaux, était servi dans deux petits sachets, l’un
pour du riz, et l’autre pour le haricot et la sauce. Les mamans ont préféré
servir les prisonniers moyennant lesdits sachets pour que chacun de prisonniers
reçoive sa part, car en les servant tous dans un bol commun, certains parmi eux
pourraient ne rien recevoir ni manger en quantité prévue pour chacun d’eux,
ensuite, il n’y en avait pas autant de bol pour tous les prisonniers de
différents cachots !
Les mamans se sont ensuite rendues
au Camp mobile pour voir les détenus du Sous-commissariat dit « GMI »
(Groupe mobile d’intervention), où également une demie douzaine de détenus
furent servis.
Après le Sous-ciat GMI,
c’était le tour du cachot du bureau GRI (Groupe de recherche et investigation)
basé à l’ex cachot de l’ONATRA, à l’entrée de port de l’ONATRA à être visité.
Les mamans réussirent à servir les 4 détenus qui étaient enfermés dans
l’obscurité du cachot !
Ensuite, les mamans se
rendirent au cachot du Commissariat urbain de la police, sur le bord du fleuve
Congo, à l’aboutissement de l’avenue Bumba (direction prison ou Lobo), où quatre
détenus eurent la joie de recevoir la ration des granulés ci-haut cités, avant que
les catholiques se rendent, toujours au bord du fleuve, à l’autre cachot du
« PPLVS » (Police de la protection et de la lutte contre la violence
sexuelle) situé à l’immeuble « Labo photo », non loin des
établissements SOCAM.
La tournée des mamans se boucla
à la visite de la prison centrale de Bumba où 17 détenus reçurent également leur
ration de haricot. Ceux-ci étaient enfermés dans une cellule dont l’ouverture
de la porte était strictement interdite et les prisonniers ne reçurent leur
ration qu’à travers une petite ouverture, une sorte de chatière en haut de la
porte.
Notons que les prisonniers n’étaient pas les seuls à recevoir de l’assistance des mamans catholiques, leurs geôliers avaient également bénéficié de ce geste de magnanimité de la part des mamans Katoliko. D’ailleurs, certains geôliers, en voyant les mamans distribuer de la nourriture pour les prisonniers, réclamaient tout haut leur part, qu’eux aussi puissent en bénéficier. Ceci dénote une très mauvaise politique de prise en charge sociale des militaires et des policiers de notre pays, mais aussi des prisonniers qui ne sont pas alimentés par le gouvernement.
Le bâtiment abritant le bureau de PPLVS
La condition sociale déplorable
des maisons carcérales de la République démocratique du Congo dépend du système
pénitentiaire très mauvais du pays cher au Président Felix Antoine Tshisekedi. Si
peut-être ce dernier se démène pour nourrir les prisonniers à travers le pays,
mais cet effort serait certainement déjoué par certaines autorités car les
prisonniers (nous parlons surtout de ceux à l’arrière-pays, en province) ne
reçoivent en tout cas pas de rations provenant de l’Etat.
Les mamans Katoliko à la sortie de la prison centrale de Bumba |
A la prison centrale de Bumba |
Notons que les mamans avaient
également songé aux malades hospitalisés dans certains hôpitaux et centres de
santé de Bumba. Elles se rendues à l’Hôpital Notre Dame, à l’Hôpital général de
Bumba, et dans quelques centres de santé tels que Pembe, Eyale, Rogial et tant
d’autres. Elles ont visité des malades et leur ont offert du savon, du sel, du sucre
et du savon.
Les mamans assistent des malades aux hôpitaux, ici à l'Hôpital Notre Dame |
Les mamans Katoliko dont l’effectif
total à la paroisse Notre Dame avoisine les 200 existent à la paroisse depuis les
années 2000 et font un bel apostolat dans la paroisse. Elles s’investissent
dans la méditation des Saintes écritures et s’adonnent aux bonnes œuvres de
charité. Elles assurent aussi la propreté de la cure paroissiale et de l’église,
tant à l’intérieur qu’à la cour… Elles sont vraiment des chrétiennes de prière
et d’action.
Antonio Lisuma
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