Le Gouverneur Jean Collins Makaka étale la situation chaotique de la Mongala
La parole lui ayant été accordée à l’occasion de
l’ordination presbytérale de l’Abbé Benjamin Ipolo Masobe qui a eu lieu
dimanche 08 décembre 2024 à la paroisse Notre Dame de Fatima/Bumba, le Chef de
l’exécutif provincial de la Mongala, le Gouverneur Jean Collins Makaka a bel et
bien saisi cette opportunité pour révéler la foule sa catholicité avant de
peindre un tableau sombre de la province de la Mongala.
« En tant que
chrétien catholique et choriste, j’avais pris la décision que, dès mon entrée
en fonction si je me trouve dans la quiétude, je ne m’absenterai jamais aux
cérémonies ecclésiales de grande envergure. Il faudrait que j’y prenne part pour
sensibiliser les chrétiens pour qu’ils m’aident à faire émerger la
province », a-t-il fait savoir aux participants de cette grande messe.
Poursuivant son speech, le Gouverneur de la Mongala a
laissé entendre que, sans l’assistance divine, cette contrée rdcongolaise
serait vouée à la disparition. « Monseigneur, je vous disais depuis
longtemps que, si Dieu ne nous vient pas en aide, la province de la Mongala
pourrait disparaître puisque, depuis qu’elle s’est érigée en province depuis
2015 jusqu’aujourd’hui, elle n’a pas encore décollé comme province. Nous nous
sommes rendus dans d’autres provinces de la République Démocratique du Congo et
s’il faut établir une comparaison entre les réalités y vécues et celles de la
Mongala, nous fondrons en larmes ; car nous tenons la queue », a-t-il
dit tout haut.
Pour relever ces défis, Jean Collins Makaka compte sur l’accompagnement
spirituel du prélat et des chrétiens du diocèse de Lisala. En effet, le
Gouverneur de la Mongala ne cesse de solliciter le soutien de l’Evêque,
Monseigneur José Bernard Likolo Bokal’Etumba. « Monseigneur, je ne cesse
de solliciter votre participation. N’étant pas encore gouverneur, j’étais venu
vous présenter les défis auxquels fait face la Mongala. Des érosions partout,
des routes complètement délabrées, le manque d’infrastructures administratives,
l’absence de l’ordre, le vol devenu une situation normale, le vol des biens de
l’Etat, le vol des biens des particuliers, un désordre total comme s’il n’y
avait personne dans cette province. Je vous prie de prier pour moi pour que je
gagne ce combat que je suis en train de mener. Vous m’aviez béni et dit que
vous comptiez sur moi et que j’en sortirai victorieux. Me voici aujourd’hui
devant vous comme Gouverneur de province. Je vous en remercie », a-t-il
ajouté.
Outre l’assistance spirituelle, le Gouverneur compte
également sur les taxes qu’il vient de mettre en place. « La Belgique, la France
et les Etats-Unis que nous envions tous aujourd’hui avec l’idée de s’y
installer définitivement ont été construits par leurs populations, les
chrétiens comme c’est le cas pour l’ecclésia catholique qui ne sera construite
que par les chrétiens catholiques », a-t-il exhorté les chrétiens du
diocèse de Lisala. Pour ces taxes, le premier citoyen de la Mongala a précisé
qu’il s’agit de celle perçue par la Direction Générale des Recettes de la
Mongala à laquelle s’ajoutent celles mises en place, notamment l’impôt foncier
et la taxe spéciale conventionnelle dont la perception et la gestion sont
confiées aux opérateurs économiques de la Mongala.
Cependant, paraissant bonne, l’initiative du Gouverneur
Jean Collins Makaka se buterait aux obstacles érigés par des prédateurs s’il ne
met pas l’accès sur l’application des mesures drastiques susceptibles de
canaliser en bonne et due forme ces recettes qu’il compte mobiliser pour doter
la province de la Mongala de l’électricité, de l’eau et des routes qui
demeurent quasiment inexistantes.
La corruption et le détournement des deniers publics
étant de nos jours considérés comme normaux par nombre de Congolais pour qui
l’intérêt de la nation importe peu, la province de la Mongala ne manque pas en son
sein des détourneurs et corrompus qui la laissent traîner dans le
sous-développement pendant qu’ils dilapident les fonds destinés à sa
construction en s’achetant des maisons et objets luxueux tout en alimentant
leurs comptes avec des sommes colossales.
Par ailleurs, le « chacun pour soi » demeure le
credo de tout le monde. Confier à quelqu’un un poste stratégique paraît comme
une façon de lui donner l’occasion de s’enrichir dans peu de temps au détriment
de la communauté qu’il est censé servir loyalement. A cela s’ajoute l’impunité
qui s’est également enracinée dans le chef des autorités compétentes qui
n’arrivent pas à châtier les détourneurs puisqu’ils tireraient de ces derniers
des dividendes.
De tout ce qui précède, le changement de mentalité
s’avère impératif pour le décollage de la Mongala. Si les différents
gouvernements qui s’y sont succédé n’ont pas pu changer la donne suite à ces
maux précités, il serait de même pour l’actuel si l’autorité provinciale ne se
montre pas dure comme le fer.
Bienvenu Balomao
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