dimanche 22 février 2015

PROMESSE DES ABUGAZA DE LA 33e PROMOTION DES BILENGE YA MWINDA DE LA PAROISSE NOTRE DAME DE BUMBA
Les Nouveaux Abugaza de la 33e promotion le 15 février 2015 à la sortie de la messe. De gauche à droite: Abu Prosper Mokwele, Abu Martine Wayambole, Abu Medi Mahinga et Abu Soeur Pauline Olinga 

          La Paroisse Notre Dame de Bumba a encore vibré le dimanche 15 février 2015 au rythme de la fête des Bilenge ya Mwinda (les jeunes de Lumière), sous la houlette de son Curé le Père Carlos Rommel.
          En effet, 4 jeunes de Lumière qui venaient de terminer leur formation initiatique de près de 5 ans au sein du groupe cher à Mgr Matondo Ignace ont prêté serment devant le « Bagaza » ou l’Initiateur Principal des Bilenge de la paroisse Notre Dame, le Révérend Père Curé Carlos Rommel. Il s’agissait des jeunes suivants : Sœur Olinga Pauline, Wayambole Martine, Mahinga Medi (Merveille de Dieu), et Mokwele Prosper. On remarque que tous ces jeunes ont au moins un diplôme d’Etat, et la Sœur est même graduée en science de l’éducation.
Les Futurs Abugaza évoquent l'Esprit Saint de Dieu: "Bota biso bota biso ...."
          Les cérémonies de la promesse de nouveaux Abugaza de la trente-troisième promotion des Abugaza eurent lieu après l’homélie et le kyrie. Elles se déroulèrent de la manière suivante : les 4 nouveaux Abugaza évoquent l’intervention divine les mains en l’air et tournées vers le haut, vers Dieu, pour que l’Esprit de Dieu descende en eux afin de naître de nouveau en Christ : « Bota biso, bota biso na Elimo wa yo », « Engendre-nous en ton Esprit Saint » ont-ils chanté…
 
Les Abugaza reçoivent la médaille de Shaloom et la croix du Christ
          Les nouveaux Abugaza enlèvent ensuite les rubans oranges qu’ils portent jusqu’alors, geste qui indique qu’ils viennent d’achever l’étape des « Yaya », c'est-à-dire, l’étape des aînés dans l’initiation des jeunes de Lumière, et ils viennent ensuite déposer ces rubans entre les mains de leurs Initiateurs, les anciens Abugaza qui se présentent devant l’autel. Ceux-ci les remettent à leur tour aux autres yaya cadets dans la formation, qui deviennent d’office les successeurs de nos futurs Abugaza.
Présentation de la bougie après le chant de l'inspiration propre
          Puis, les nouveaux Abugaza s’approchent un à un devant le Père Curé et reçoivent de lui une médaille de « Shaloom » (la paix en hébreux) et une croix pour qu’ils se comportent durant toute leur vie en artisan de paix et en fervent disciple du Christ.
          Vint ensuite l’étape de la cérémonie de la promesse proprement dite où les nouveaux Abugaza prêtèrent serment en termes suivants : « Kristu Mokonzi, mokolo nakulaki kotisa nayebaki yo malamu te, sik’oyo nayebi yo, nalingi kozala apôtre wa yo, tinda nga bipai binso olingi nazali prêt ». Ces mots en lingala la langue locale se traduisent en ces termes : « Christ Seigneur, le jour de ma confirmation je ne te connaissais pas bien, maintenant je te connais, je veux être ton apôtre, envoie-moi partout où tu veux, je suis prêt ».
Prestation de serment des Abugaza
          Après la promesse ils citèrent un passage biblique de leur inspiration avant d’entonner un cantique que la chorale et la masse répercutèrent avec enthousiasme. Ils apposèrent enfin leur signature dans le livre d’or des Abugaza de la paroisse Notre Dame, dans sa trente-troisième  promotion, depuis l’implantation du groupe à ladite paroisse en 1975.
Signature au livre d'or des Abugaza, ici la 33e promotion
          Après la promesse et la messe, un cocktail fut partagé autour du Curé de la paroisse et l’ambiance festive se poursuivit sous une animation aux chants initiatiques…

                                                                Antonio











jeudi 19 février 2015

Des exécutions sommaires ou extrajudiciaires,
de plus en plus fréquentes à Bumba


          La cité de Bumba connait de plus en plus des scènes de tueries populaires et des exécutions sommaires ou extrajudiciaires des certains voleurs.
          Ces genres d’assassinat deviennent de plus en plus fréquents dans la cité de Bumba au point qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’on soit informé de l’exécution  ou de la tentative d’exécution d’un voleur, ou d’un homme attrapé en flagrant de lit d’adultère, ou d’un quelconque malfaiteur.
Le cadavre de Bighens calciné

          Il y a quelques mois un voleur était nuitamment lynché et tué vers la paroisse Saint Murumba, au quartier dit des « Moscoulins » ! Un autre voleur a subi le même sort au quartier Lokole ; un autre encore au quartier Mobutu, non loin du marché, et ainsi de suite.
Un autre voleur tué vers le quartier des Moscoulins
et le corps jeté au terrain de la paroisse Saint Murumba
          La dernière exécution en date est celle qui eût lieu vers l’avenue Banalia, sur le terrain  de l’aviation, non loin de la mosquée de l’avenue Masobe, le dimanche 15 février 2015 vers 4 heures du matin.
          Le malheureux Bighens, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fut capturé par la population des environs qui accourait sur le lieu à la suite des cris de détresse d’une dame qui voulait qu’on arrête pour lui « le voleur » qui l’a dévalisé sur l’avenue du MPR. Aussitôt capturé, aussitôt exécuté aux coups de pierres et de gourdins puis entraîné vers la plaine d’aviation de la RVA dans le but d’y être achevé sous le feu, de façon à ce qu’il soit rapidement rendu méconnaissable par sa famille, et du coup éviter des représailles éventuelles de la part de ses membres de famille ou de l’enquête des policiers.  
          Selon les informations diffusées à l’émission « Politique Konzo » de l’animateur – journaliste Olivier Yenga Kokoze le mardi 17 février 2015 à la radio Mongala, le jeune homme Bighens âgé de 19 ans accompagné de sa concubine, une dame de 65 ans rentraient tous les deux vers les petites heures d’une soirée des amoureux de Saint Valentin à laquelle le couple avait bien profité de l’ambiance. Arrivés près de l’avenue du MPR, non loin du domicile de la femme (puisque le jeune homme y était « Mario », c'est-à-dire qu’il vivait logé chez la femme) les deux amoureux se mirent à se chamailler sur des problèmes conjugaux les concernant, au point que la vieille dame se retrouva au sol et blessée à la main. C’est alors que cette dernière se mit à crier « au secours, arrêtez-moi ce voleur ».
          A Bumba, il y a ce dernier temps une solidarité incroyable à laquelle personne presque ne prive l’autre : celle d’attraper un voleur dans le quartier, à la suite des cris d’une personne victime de vol, avec l’idée de se faire justice avant que l’affaire n’arrive à la police.
          Le jeune homme Bighens, qui a commis l’imprudence de tenter de s’enfuir, fut immédiatement appréhendé et exécuté malgré ses vives protestations désespérées, disant qu’il n’était pas voleur. Son corps fut peu après conduit vers l’avenue Banalia sur le terrain de l’aviation de la Régie de Voie aérienne où il fut brûlé.
          Chose étonnante, aucune arrestation n’a eu lieu depuis l’assassinant du dimanche jusqu’à ce jour, et les enfants du quartier où l’exécution eût lieu continuent à vaquer librement à leurs occupations, sans se faire appréhender par la police, ne fût-ce que pour la raison d’enquête… 
          Ces exécutions sommaires deviennent monnaie courante du fait que la police de Bumba ne garde pas dans les prisons pour une longue durée des prisonniers condamnés par le tribunal de paix de Bumba, et ceux-ci recouvrent aussitôt la liberté, et on les voit, en un laps de temps après leur arrestation, circuler de nouveau librement à travers la cité et reprendre les mêmes sales besognes pour lesquelles ils étaient arrêtés. La plupart d’activités criminelles de ces malfaiteurs est le vol souvent à main armée.
          Pourquoi la police de Bumba ne parvient-elle pas à séquestrer pour une longue durée selon les cas les prisonniers arrêtés et condamnés jusqu’à l’achèvement de leurs sanctions ? C’est la question que tout le monde se pose ici, et les réponses sont multiples.
La prison centrale de Bumba

          La principale raison est le manque d’une bonne prison digne de son nom à Bumba, ayant plusieurs chambres ou salles dont le bâtiment est bien clôturé et bien sécurisé. Puisque la prison centrale de Bumba, construite vers années 1930 à l’époque coloniale, se retrouve actuellement dans une situation de délabrement avancée.
Cette prison était construite vers 1930 à l'époque coloniale 

           D’autres raisons sont soit d’ordre financier, comment nourrir tous ces prisonniers si on les gardait pendant des années, soit d’ordre judiciaire, concernant le jugement rendu non pas d’une manière juste et équitable, de la part des responsables de la police ou des juges, ou que ceux-ci se laissent facilement corrompre…
                                                           Antonio Lisuma


   

mercredi 11 février 2015

Grogne des cyclistes « Tolekistes » de Bumba

Les cyclistes Tolekistes après l'entretien avec le Chef de Cité au stade de Bumba
          Les Tolekistes de la cité de Bumba ont manifesté ce lundi 02 février 2015 leur mécontentement au sujet des tracasseries dont ils sont victimes de la part des services de l’Etat ainsi que ceux de leurs encadreurs qui leurs imposent de lourdes taxes, ne leur permettant pas d’évoluer dans leurs activités de transport des personnes à travers la cité de Bumba.
Les Tolekistes au stade Mobutu de Bumba
          En effet, depuis le 6 octobre 2012, la date de la création de l’« Association des Tolekistes de Bumba (ATB en sigle) dont le siège est provisoirement situé au chantier du marché en contruction, laquelle création eut lieu après l’autre révolte des Tolekistes en juin 2011,   la taxe annuelle des cyclistes était fixée à 3000 FC et se collectait facilement par les représentants de l’ATB selon la convention obtenue de l’Administrateur du territoire Monsieur Jean Angali Kabola.

          Les Représentants des Tolekistes devraient ensuite aller verser les taxes collectées moyennant quittances délivrées par les autorités en place auprès des services appropriés d’abord du territoire en 2012 et ensuite du Bureau de la cité depuis début 2013.
La plaque de l'immatriculation des Tolekiste (en dessous de phare)

          En plus des taxes prélevées pour les trésors publics, les Tolekistes payaient aussi les 1000 FC de la plaque d’immatriculation les identifiant chacun au sein de l’ATB, l’unique association des cyclistes de l’époque, ainsi que les 500 FC de carte obligatoire de membre ou de cycliste. Ce qui fait un montant total de 4500 FC, soit l’équivalent de 4.8 dollars. Sans compter d’autres amendes infligées aux tolekistes qui s’absentent aux réunions de l’association.  Cela se déroulait jusque-là un peu à l’amiable, comme en famille, entre les tolekistes et leurs dirigeants au sein de l’ATB.



          Mais, à partir de 2014, à l’avènement du nouveau Chef de Cité de Bumba, Monsieur Pius Alunga Ezwa Masokpo, les choses commencent à se compliquer pour les Tolekistes.

          D’abord il n’y avait plus une seule association des Tolekistes, l’ATB, car trois autres se sont ajoutées : ACTMB (Association des cyclistes transporteurs modérés de Bumba) dont le siège se situe en face de l’école primaire Hélène de Chappotin,  CMTB située près du pont Molua et ACTB/EBO dont le siège est à Ebonda à 12 km.
Les Tolekistes pendant leur mécontentement

          Le nouveau locataire de la Cité de Bumba n’accepte plus que les quittances de l’Etat puissent transiter entre les mains des personnes (toutes ces associations des Tolekistes) qui ne sont pas des agents de l’Etat au risque de voir, selon lui, des quittances parallèles incontrôlées circuler avec l’intention de voler les trésors de l’Etat. C’est ainsi qu’il décida d’engager ses propres percepteurs qui assureront désormais la collecte des taxes des Tolekistes au même montant de 3000 FC.
Monsieur Willy Ngoma Ilimaka, secrétaire de l'Association des Tolekistes de Bumba (ATB)

          Le nouveau Chef de Cité de Bumba exigea aussi des Tolekistes l’exécution obligatoire sous peine d’une amende de 200 FC en cas de refus des travaux d’entretien de la cité prévus tout le samedi matin.

          L’exécution, d’un côté, par les agents de la cité des ordres du Chef de Cité sur terrain aux différentes artères et avenues, ainsi que de l’autre côté des Représentants des Tolekistes pour les autres taxes et amendes citées ci-haut,  ont poussé les Tolekistes à effectuer une marche de protestation qui a abouti à la convocation d’une rencontre avec le numéro un de la cité au stade le lundi 02 février 2015.

Face à face Pius Alunga et les Tolekistes de Bumba
          Réunis en masse au stade pour exprimer leur mécontentement à Monsieur Pius Alunga Ezwa Masokpo, le Chef de Cité de Bumba, après une journée de marche organisée trois jours plus tôt, les Tolekistes ont bruyamment manifesté leur dégout au numéro un de la cité de Bumba, de voir sur les voies publiques les agents collecteurs de l’Etat s’interposer pour ladite taxe de 3000 FC des cyclistes, alors que leurs propres représentants effectuaient dans l’amiable la même collecte.


          Monsieur Pius Alunga, le Chef de cité de Bumba réussi tant soit peu à atténuer la colère des tolekistes en suspendant momentanément la taxe pour le mois de février 2015 en cours, mais avec la ferme décision de la reprendre au mois de mars prochain. Quant à ce qui concerne les travaux d’entretien de la cité, le Chef de cité les a exhortés à venir massivement travailler chaque samedi matin pour assurer la propreté de la cité de Bumba.
Le Chef de Cité Pius Alunga Ezwa Masokpo

Une vue du Chef de Cité pendant son entretien avec les Tolekistes

          Reste à savoir si Monsieur Pius tiendra sa parole pour ce mois de février, et si les tolekistes répondront massivement à l’appel du chef pour le « salongo » !

             La taxe prélevée sera-t-elle réellement canalisée aux trésors publics ?

                                                                 Antonio Lisuma