samedi 29 mars 2014

Portrait du lycée SEKO LIBOSO de Yambuku


Portrait du Lycée SEKO LIBOSO de Yambuku
La porte d'entrée au Lycée Seko Liboso

          Le Lycée Seko Liboso de Yambuku est une école secondaire située juste à côté du couvent des Sœurs Thérésiennes de l’enfant Jésus à Yambuku qui en constituent une autorité morale.
Le couvent des Soeurs de Yambuku

          Cette école date de l’époque coloniale, peu avant l’indépendance ; elle était construite par l’organisation coloniale belge dite : « fonds de Bien-être indigène », sous la supervision des Sœurs de Saint Cœur de Marie, la communauté religieuse à laquelle les Sœurs Thérésiennes ont succédé au couvent de Yambuku.
Le bâtiment principal contenant les salles de classe

          Depuis sa création et pendant plusieurs années qui suivirent, l’école était destinée pour les filles, et était dirigée par des Sœurs religieuses du Saint cœur de Marie. Elle n’avait qu’un cycle de deux ans d’études et offrait les services de l’internat pour des élèves venues de loin.
Le bâtiment de la préfecture et de la salle d'étude
 

          D’abord une école d’apprentissage pédagogique et ménagère. L’élève qui en ressortait avait des notions pédagogiques et ménagères et pouvait travailler tant à l'enseignement que dans les différentes fonctions de l'Etat et dans l'église.
Le Préfet des études monsieur Jeff Mabalo dans son bureau
Mr Jeff Mabalo est aussi animateur communautaire de la paroisse de Yambuku


          Ensuite, vers la fin des années 1960, l’école progressa en cycle court de 4 ans d’études pour la formation des monitrices. Plusieurs éducatrices du territoire de Bumba furent formées à cette école de Yambuku et enseignent dans beaucoup d'écoles.
Les finalistes de 6e année

          Vers le début des années 1970, pendant la période de changement des noms du Zaïre de Mobutu, l’école fut baptisé lycée Seko Liboso.

          Petit à petit les Religieuses se désengagèrent de l’école ; pour la première fois un préfet laïc fut choisi. C’était monsieur Mabolu. Celui-ci dirigea l’école du début des années 1970 jusqu’en septembre 1976. Atteint de la fièvre hémorragique d’Ebola, il fut transféré avec sa femme à Bumba et mis en quarantaine à l’hôpital général de Bumba, où ils périrent, lui et sa femme, rongés à la fois de virus, de l’isolement et de la famine...
 

          Cette catastrophe naturelle de la maladie d’Ebola ne permit pas le fonctionnement normal de l’école à cette année scolaire 1976-1977. Les élèves restèrent en famille. 
Les pré finalistes (5e année)

          Monsieur Michel Kalonda vint ensuite succéder à Mabolu et dirigea l’école de 1977 à 1984. Il avait tout au début une très lourde tache d’organisation de l’école après la catastrophe. C'est à cette période que les garçons intégrèrent l'école. Ensuite, il contribua sous sa direction à progresser l’école classe par classe, de cycle court vers le cycle long de six ans d’études secondaires pédagogiques, telles que nous la connaissons aujourd’hui.
Salle des enseignants

          Actuellement le Lycée Seko liboso qui compte près de 150 élèves (contre 250 au début de l’année scolaire) est dirigé par Monsieur Jeff Mabalo. « Près de 100 autres élèves ont quitté l’école à la fin du premier semestre à cause des frais scolaires jugés exorbitants, car leurs parents n’étaient pas en mesure de les payer », a déclaré Monsieur Mabalo, un préfet des études qui est aussi animateur communautaire dans la paroisse Saint Walburge de Yambuku.
Une vue de la paroisse de Yambuku

          A cette année scolaire en cours, l’école comporte sept salles de classe, c'est-à-dire une salle par classe sauf la classe de 1ère année qui a deux salles de classe.

          Neuf professeurs enseignent à l’école.  Parmi eux trois seulement sont mécanisés et payés par l’Etat. Les six autres, des nouvelles unités (dites N.U., qui ne figurent pas sur la liste de paie de l’Etat, et NP, qui y figurent mais qui ne sont pas payé par le gouvernement) sont pris en charge par les parents. Les frais scolaires sont fixés à 15.800 FC pour les frais divers de l’Etat et à 58 000 FC pour les autres frais : per diem, motivation des enseignants, etc.
Le dortoire des internes
           L’école a de nouveau ouvert un internat qui compte maintenant 4 filles et un garçon. Le bâtiment abritant les dortoirs de l’internat pour les filles se situe dans la cour même de l’école. L’unique garçon interne se débrouille dans un autre bâtiment proche de l’école. Chaque interne paye en plus des frais scolaires 100.000 FC par semestre, un équivalent de 107.5 dollars US.
Le préfet des études et les 4 filles internes ainsi que leur surveillante
 
          Les internes proviennent de milieux environnants : Bumba, Monzamboli, Bokata et Yalosemba…
 
                                                          Propos recueillis par Antonio Lisuma

vendredi 21 mars 2014

Visite à Bumba du Révérend Père Atkin Timothée


La visite à Bumba du Révérend Père Timothée Atkin,
Supérieur général des Pères Scheutistes

 

          Le Révérend Père Timothée Atkin, Supérieur général des Pères Scheutistes de la Congrégation de Cœur Immaculé de Marie, a effectué un séjour de quatre jours dans la paroisse Notre Dame de Bumba, au près de son confrère de la congrégation et Curé le Révérend Père Carlos Rommel.
Le Père Carlos à gauche et Père Timothée Atkin

Père Supérieur Timothée
 
          Le Père Général était accompagné à partir de Lisala où il avait atterri venant de Rome via Kinshasa d’un autre confrère le Révérend Père Ferdinand Degroote, Curé depuis 2010 de la paroisse Saint Bakanja de Lisala.
Le Père Carlos s'adresse aux collégiens de Notre Dame de
Bumba à l'occasionn de la visite de son confrère Supérieur

             Le Père Atkin qui supervise une congrégation de 850 scheutistes  disséminées à travers le monde est dans sa visite de routine à travers les différentes communautés scheutistes dans le monde. Cette fois il a opté de ne plus se limiter uniquement à Kinshasa comme il en a fait jusque là, il a décidé de visiter, pour la première fois depuis son élection comme Supérieur Général de la Congrégation en 2011, les communautés de la RD Congo et plus particulièrement dans la province de l’Equateur.   
Père Atkin Timothée


          Malheureusement, à Lisala, tout comme à Bumba, il n’y a plus de « communauté » scheutiste, celles qui existaient dans ces deux coins du pays ont plié bagages il y a une décennie. Les seuls Scheutistes à y demeurer sont des curés de la paroisse : le Père Carlos Rommel de la paroisse Notre Dame de Bumba, depuis 1970, et le Père Ferdinand Degroote de la paroisse Saint Bakanja de Lisala, depuis 2010.  
Le Père Carlos Rommel, le Père Timothée et le Père Ferdinand Degroote


          La courte visite du père Supérieur Atkin lui a appris beaucoup de choses de Bumba, plus particulièrement de la paroisse Notre Dame : outre l’impression qu’il a sentie à la vue des œuvres matériels et socioculturelles réalisées par son confrère Carlos Rommel, à savoir l’Hôpital, les écoles, le marché, etc., il a été émerveillé par le sens de l’organisation de son confrère et l’engagement de ses ouailles à travers les communautés paroissiales. Le Père Atkin a découvert que toute la communauté paroissiale est engagée avec son Curé Carlos, et les messes des jours de la semaine sont toujours pleines de fidèles…

          Qui est donc Atkin ?
Le Père Timothée accueilli par les élèves de l'école primaire 1 Notre Dame


          Il est de nationalité américaine, devenu prêtre en 1974 après 4 ans de philosophie et 4 autres de théologie chez les Scheutistes à Washington. Il va la même année en mission à Hinche en Haiti où il travaille comme vicaire dans une paroisse jusqu’en 1982. Il rentre ensuite aux Etats Unis pour se rafraîchir les idées pendant trois ans, après lesquels il sera nommé curé dans une paroisse de La Victoire, un petit village de Haiti où il est de nouveau affecté.
Les filles de l'école primaire Notre Dame dansent à l'honneur de la visite du Père Superieur Général des Scheuts


          En 1989 il change l’orientation prise depuis son ordination, celle de l’évangélisation des masses. Il devient formateur dans une maison de formation des jeunes scheutistes à Mexico au Mexique. Une expérience qu’il va vivre pour trois autres années.
Le Père Timothé, accompagné du Père Carlos visitent le Collège Notre Dame 

Le Père Timothé reçoit quelques cadeaux offerts par les collégiennes et collégiens
Le Père Timothé enseigne un cours d'anglais avec les élèves de deux 6e Littéraire et scientifique

          « Changer le naturel, il revient au galop », dit-on, notre Supérieur redevient curé dans son Haiti préféré dès 1992, où il exercera ensuite de hautes fonctions au sein de la communauté scheutiste haïtienne : Econome provincial en 1995 et Supérieur provincial en 2000. Ce dernier poste le propulsera au niveau international puisqu’il réussit à se faire élire comme membre du gouvernement général à Rome en 2005. Cet élan se développera davantage jusqu’à son élection au poste ultime de Supérieur Général des Scheutistes à Rome en 2011, pour un mandat allant jusqu’en 2017.
Au cours de l'accueil du Père Atkin au Collège Notre Dame
Le Père Carlos prononce un petit discours

          A l’instant, il chapeaute une institution religieuse de 850 scheutistes dont près de 400 belges (beaucoup en retraites), 200 congolais, 125 philippins, 30 camerounais, et 30 autres haïtiens…   
Le Père Atkin s'exprime aussi devant les collégiens
     
            La simplicité du Père Timothée Atkin s’est remarquée pendant son court séjour à Bumba, et c’est sans doute l’un des atouts majeurs qui ont fortement pesé à l’urne électorale ; et cela vaut la peine pour un homme appelé à diriger cette grande congrégation des scheutistes !

                                                                   Antonio Lisuma

lundi 17 mars 2014

Docteur Trésor Likenge et Espérance Ahengo se marient


Docteur Trésor  Likenge s’est marié
à la demoiselle Espérance Ahengo Akola
 

 

          Le jour tant attendu était enfin arrivé ; le jour du mariage religieux du Docteur Trésor Likenge de l'Hôpital Notre Dame et sa femme Espérance Ahengo, ancienne collégienne de Notre Dame de Bumba. Le samedi 1e mars 2014, le jour où le couple s’est uni par le lien institué par le Christ lui-même, « ceux que Dieu a uni, que personne ne les sépare… »  

          La fête commença tôt le matin, vers 5h50’ par une messe d’action de grâce dite par le Révérend Père Carlos Rommel le Curé de la paroisse Notre Dame. Vêtus de blanc, le mari en costume et la mariée en voile de mariage, entrèrent en procession derrière certains couples des fidèles de la paroisse et se présentèrent au Curé qui les attendait avant de pouvoir commencer la messe.




         La messe était spéciale, consacrée au mariage. Les fidèles qui étaient venus très nombreux comme dans une messe de dimanche suivaient attentivement le sermon du prêtre, commentant la parole de Jésus sur le mariage : « l’homme quittera sa famille, mêmement pour la femme qui s’attachera à son mari, et les deux deviendront une seule chaire… ; que la belle famille laisse donc les mariés poursuivre imperturbablement leur bonhomme de chemin, sans les importuner ni les déstabiliser dans leur vie conjugale quotidienne… »




          C’est sur ce ton que la cérémonie nuptiale proprement dite eut lieu. Les mariés se présentèrent devant le Curé et répétèrent après lui les serments du mariage selon le rite catholique : « … lata pete eye, lokola elembo ‘te nakolinga se yo…, po ya esengo ya biso babale nakotika yo mokolo moko te te te … », ce qui se traduit de Lingala par : « … porte cette alliance, comme acte symbolique que je n’aimerai que toi seule… pour notre bonheur à tous les deux, je ne t’abandonnerai jamais… ».   


          Après la messe, le couple s’embarqua dans une voiture apprêtée pour les mariés et se dirigea derrière un long cortège des motocyclistes en passant par l’avenue Mbandaka vers la résidence de Monsieur Endoto Gaspard, Beau-père du Docteur Trésor à l’avenue Du 30 où ils attendirent jusqu’au début de la fête prévue vers 17 heures.




          C’est vers 17 heures, alors que le ciel s’assombrissait en nuages annonçant l’orage, que le couple se présenta à la fête organisée à l’hôtel Theo Motomba sur l’avenue Mama Yemo en face de l’ex BAT, dans le centre ville de Bumba, où attendaient de nombreux invités, tant des agents des oeuvres socioculturelles du Père Carlos où travaille le Docteur, des autorités de Bumba, des amis et diverses personnalités , que des familles des mariés.


          Le mari garda son complet blanc porté à la messe, tandis que la mariée enfila une nouvelle robe de soirée sous une coiffure élégante ; elle paraissait aussi ravissante que le matin. Les convives qui étaient en si grand nombre se mirent débout pour saluer l’entrée du couple dans la fête. Celui-ci s’avança lentement jusqu’à la tente parée pour lui.  Aussitôt une équipe de collégiennes se mirent à égayer les convives en une série de danses.

          C’est en ce moment précis que l’atmosphère se changea soudain et devint  de plus en plus menaçant. De fines gouttelettes d’eau se mirent à tomber présagea un orage qui marque le début de la saison pluvieuse.


          Les organisateurs stoppèrent la partie de danse pour convier les invités à présenter des cadeaux pour les mariés. A peine avait-on terminé à présenter les cadeaux pour les mariés que la très indisciplinée madame la pluie se déchaîna, dispersa les convives dans une tempête foudroyante. Peu après, le ciel se déchira dans un fracas épouvantable.


          La tente dressée pour les mariés se fut emportée par le vent, ceux-ci ainsi que leurs parrain et marraine ne sachant plus où s’abriter se réfugièrent dans une des chambres de l’hôtel qui heureusement était disponible par la femme du propriétaire de l’hôtel, invitée également à la fête. Les convives se dispersèrent dans un désordre total, les uns cherchant refuge aux vérandas de diverses maisons de l’hôtel, les autres rentrant aussitôt à la maison sous la pluie battante... C’était une panique généralisée. 


          La fête a semblé reprendre sa couleur pendant un moment lorsque la pluie a cessé momentanément. Les invités qui ont trainé profitèrent pour se souler la bière après un repas copieux pris à la hâte. Les mariés ouvrèrent la piste dans une rumba congolaise moderne et trainèrent à leur suite quelques couples ainsi que des convives et des collégiens organisateurs de la soirée. Cette fois l’indisciplinée madame la pluie ouvra ses robinet jusqu’au dernier tour, embrouilla et dispersa tout le monde… 




          Quelle pluie pendant une très belle fête du mariage du Docteur Trésor Likenge et Espérance Ahengo !


          Terminons cet article en notant que le mariage civil fut organisé la veille par les mariés, c'est-à-dire le vendredi 28 février 2014 devant l’Officier de l’Etat civil, l’Administrateur du Territoire Adjoint en charge de l’administration et de la politique. Trésor et Espérance sont unis pour de bon.


                                                             Propos recueillis par Antonio Lisuma