jeudi 30 avril 2020


Bumba : Une denrée alimentaire périodique à la portée des Bumbalais

            Quand approche le mois de mai de chaque année, tout Bumba s’attend à la consommation d’une denrée périodique appelé termite. C’est ce qui se constate actuellement sur la place du marché bumbalais où le pavillon destiné à la vente des vivres accueille au quotidien ce type de marchandise périodique au nombre élevé des consommateurs. Il suffit d’effectuer un petit tour dans ce lieu public pendant la journée pour se rendre compte de cette réalité selon laquelle cette alimentation plaît à bon nombre de Bumbalais qui s’en procurent régulièrement.


La manne du ciel
            Cependant le mets constitué des fourmis blanches est consommé sous diverses formes. Pour les uns, la consommation à l’état brut, c'est-à-dire lorsqu’elles ne sont pas encore séchées, reste la plus préférée. Sur ce, elles sont broyées dans un mortier avant d’être emballées dans un paquet couvert des feuilles appelées communément « Ngongo » afin d’être enfermées dans un bouillon au sortir duquel sera formé le savoureux « Ebombo », terme désignant le repas ainsi produit. Si ce dernier est produit à partir de l’état brut, cela n’exclut pas la possibilité d’une autre consommation audit état. Cette fois-ci, elles sont grillées sur un feu à faible température en subissant un léger jet d’eau un peu salée. Tandis que pour les autres, la consommation à l’état séché est à admirer. Pour ce faire, elles sont également pilées pour constituer une autre forme de mets connu sous le nom de « Motsede », vocable local signifiant « repas obtenu à partir des termites séchés puis pilés ».

De quoi s’accompagnent toutes ces formes de mets susmentionnés ?


Les malemba préférées
            Dans la culture budja, le manioc bouilli, puis râpé et dilué ensuite, reste l’aliment de base ou du moins aliment par excellence, car tout vrai budja ne sait terminer la journée sans en avaler quelques bouchées. Ce qui pousse à certifier que le manioc râpé appelé « Malemba » dans le territoire bumbalais et « Masele » dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo reste l’aliment accompagnateur principal de cette contrée mongalaise surtout pour la tribu budja. Mais ce dernier ne demeure pas l’unique aliment pouvant se consommer avec les différentes pâtes issues des termites étant donné que ladite contrée constitue une véritable région agricole.


Une vendeuse de chikwanges
            Si la tribu budja opte pour le « Malemba » ; quant aux autres comme les deux agglomérations situées à proximité de Bumba dont Lokele Molua et Mongala par exemple, les aliments tels que chikwange et banane sont les meilleurs pour accompagner ces repas obtenus après le broyage des fourmis blanches. Parfois aussi, on recourt au riz et à la farine de manioc, mais rarement.  

Un petit constat se dégage apparemment


Les bonnes bananes
            En dépit du nombre élevé des consommateurs et de l’obtention à bon marché de cette denrée périodique, un petit constat se dégage en apparence: celui d’une consommation réduite. Dans les années antérieures, très nombreux étaient ceux qui goûtaient à la régalade ce mets aussi délicieux. Cela se justifiait par son fumet qui se répandait d’une parcelle à une autre lors de cette période débutant au mois de mars. Mais cette année, ce nombre semble réduit ; car nombreux sont également ceux qui s’en désintéressent d’après leur attitude au point même d’ignorer la période dont il s’agit. Peut-être que les vieux qui l’ont longtemps dégusté n’arrivent pas à mieux le faire savourer aux jeunes y présentant cette attitude de désintéressement. Les recherches étant en cours, la vraie raison nous sera révélée dans les prochains jours à partir des données qui y sortiront.


Les termites séchées et les tomates
Bienvenu Balomao   




Mongala/Covid-19 : Lisala et Bongandanga dotés des matériels de lutte contre le coronavirus


Mongala/Covid-19 : Lisala et Bongandanga dotés des matériels de lutte contre le coronavirus

            Après avoir pourvu le territoire de Bumba des kits hygiéniques tels que lave-mains et savons, l’Honorable Jean Pierre Lihau a cette fois-ci songé aux autres territoires de la Mongala. Il s’agit de Bongandanga et Lisala, chef-lieu de la province.

            A en croire les informations qui nous sont parvenues par le truchement de quelques membres de la fondation portant son nom, ces derniers viennent fraîchement de regagner la ville de Bumba après avoir séjourné pendant quelque temps à Lisala et au territoire de Bongandanga où ils ont procédé à la remise des matériels destinés à la lutte contre la pandémie du coronavirus tels que lave-mains et savons. Outre les lave-mains et savons remis aux populations de ces contrées mongalaises, le chef-lieu de la province est également doté d’un thermo flash.

            Hormis les territoires susmentionnés, la même source rapporte que le territoire de Bumba a aussi bénéficié d’un thermo flash et d’un lot de kits hygiéniques comme masques et gants qui ont été remis aux responsables de la zone de santé de Bumba. Très satisfaits de cette assistance, Bumbalaises et Bumbalais ont cordialement remercié celui qu’ils appellent « Mwana suka» en lui souhaitant fructueuse carrière et longévité.

            Il sied de signaler par ailleurs que l’Honorable Jean Pierre Lihau s’est toujours montré sympathique à l’égard de son terroir lorsque ce dernier est frappé d’une catastrophe naturelle. Après les récentes inondations qui avaient immergé certains coins de Bumba comme le quartier Lokele Molua, le bloc SEDEC et autres; il avait également remis aux sinistrés un lot de produits de première nécessité et de vêtements dont la distribution avait posé problème, car les chargés de la répartition n’avaient quasiment pas fait preuve d’honnêteté d’après les déclarations des bénéficiaires. Quant à ceux-ci, ce qu’ils avaient reçu comme dons n’avaient pas été à la hauteur de ce qui leur était envoyé par le « Cerveau d’Etat ».

Bienvenu Balomao



Le diocèse de Lolo s’est aussi acheté un bateau…


Le diocèse de Lolo s’est aussi acheté un bateau…
 
Le bateau du diocèse de Lolo
 L’avènement de Monseigneur Nadonye Dongo Jean Bertin à la tête du diocèse de Lolo est une heureuse bénédiction pour tout le diocèse. Dès la prise des commandes du diocèse de Lolo en avril 2015, bien des choses ont évolué positivement dans tout le diocèse.
Mgr Jean Bertin Nadonye, évêque du diocèse de Lolo
Le prélat s’est remarqué par son esprit de développement dans tous ses aspects, en faveur de la population entière, sans distinction aucune. Il s’est aussitôt mis à réhabiliter les anciennes infrastructures qu’il a trouvées dans un délabrement très avancé, et s’est aussi mis à en construire des nouvelles, tout en redonnant de l’espoir de vivre au sein du diocèse. 
En effet, le nouvel évêque a d’abord amélioré les conditions de travail et de vie des prêtres avec qui il aura à travailler au sein de son diocèse et leur dota notamment de nouvelles motos pour assurer leur mobilité. Les prêtres ont repris la confiance et l'obéissance à leur évêque!
Cathédrale Saint Jean Baptiste de Lolo
Le numéro un du diocèse a ensuite redonné de l’espoir sur l’avenir de la prêtrise du diocèse en construisant le petit séminaire Saint Charles Borromée à Yaligimba, pour permettre aux enfants du diocèse d’entamer le processus de la vocation presbytérale.
Il a également pensé aux religieuses diocésaines et les a encouragées dans leur vocation religieuse, en réhabilitant le couvent des Sœurs dominicaines diocésaines à Yaligimba, et en en construisant un autre à Bumba.
Sous sa supervision, de nombreuses écoles furent réhabilitées, il s’agit des écoles suivantes : EP Mondimbo (des garçons) à Lolo, et EP Moseka Molondo (des filles) à Yaligimba.
Il en a ensuite construit d’autres telles que EP Boonda à 5 Km de Lolo, Institut Isamba à Yaligimba et ITCA (Institut technique Commercial et agricole) Maemba de Yaligimba, Ecole maternelle à Mindonga, et une autre  école primaire à Bunduki, la localité du territoire d’Aketi qui fait partie du diocèse de Lolo, sans oublier un établissement secondaire à Ekama.
Les barges du bateau de diocèse de Lolo en escale à Bumba
Sur le plan médical, de nombreuses infrastructures sanitaires furent également construites dont un hôpital à Ekama et un Institut de Techniques Médicales à Lolo.
Dans le souci de booster l’économie de son diocèse, il a encouragé les planteurs à se donner davantage dans la culture de diverses productions agricoles. Et comme les exemples entraînent mieux surtout s’ils viennent d’en haut, il a lui-même donné l’exemple en plantant du café et du cacao, et il a associé ceux-ci avec l’élevage de gros et du petit bétail tel que vache, chèvre, brebis, cochon, etc.

Il couronne son œuvre par l’achat d’un bateau dénommé MB Diocèse de Lolo qui assure le transport des marchandises et des personnes le long de la rivière Itimbiri et du fleuve Congo, jusqu’à Kinshasa et vice versant.

La population a tout à fait raison de repousser toute tentative de mutation de son évêque, Monseigneur Jean Bertin Nadonye, vu les multiples réalisations opérées par ce dernier en seulement cinq ans de prestation au sein du diocèse de Lolo.  
                                                 Antonio Lisuma        

mardi 28 avril 2020

La clinique ophtalmologique de l’Hôpital Notre Dame poursuit ses activités


La clinique ophtalmologique
de l’Hôpital Notre Dame poursuit ses consultations et ses opérations
Les malades attendent la consultation de l'Ophtalmologue
          Deux ans après son inauguration en 2018, la clinique ophtalmologique de l’Hôpital Notre Dame de Bumba poursuit ses activités sous la direction du Docteur Trésor Likenge, le Médecin directeur de l’Hôpital Notre Dame. 
Dr Trésor Likenge, l'Ophtalmologue de la Clinique Notre Dame
Assisté par les infirmiers Nicolas Katosi, un technicien en ophtalmologie, et Baudry Dawe, un réceptionniste qui fait aussi office de pharmacien, l’ophtalmologue Trésor Likenge poursuit régulièrement  les consultations et les opérations des malades au sein de la clinique.

L'entrée de l'Hôpital Notre Dame

Le programme des activités se présente comme suit : le lundi matin, la consultation se fait au sein de la clinique par l’oculiste, le docteur Trésor Likenge lui-même, ou par son assistant, le technicien Nicolas Katosi, avant de procéder ensuite à des opérations tous les jeudis pour les cas des malades programmés à ce effet durant la consultation. 
 
Ensuite, le vendredi, c’est-à-dire un jour après l’opération, le malade qui était interné à l’Hôpital pour une journée peut naturellement rentrer chez lui à la maison.
La moyenne hebdomadaire des malades ayant subis l’opération des yeux avoisine la demi-dizaine. 
Ils viennent non seulement de la cité de Bumba, mais également des localités et même des territoires environnant la cité de Bumba. La plupart de ceux qui recouvrent la vue après l’opération sont les cas des malades ayant souffert des cataractes par rapport à ceux qui souffraient des glaucomes.

Le Dr Trésor au milieu en train d'opérer l’œil 
La patiente après l'opération
On ne sait pas toujours si l’Administrateur du territoire de Bumba Monsieur Miché Manza Lambi la Mene a déjà réalisé la promesse qu’il a tenue le lundi 19 février 2018 lors du discours qu’il a prononcé à l’occasion de l’inauguration de la clinique ophtalmologique ; 

il avait tenu la promesse selon laquelle il mettrait à la disposition de la Clinique Notre Dame un terrain spacieux où la clinique pourra construire ses bâtiments complémentaires à la clinique, vu la contiguïté des installations de ladite clinique au sein de l’Hôpital Notre Dame.


Coupure de ruban inaugurale de la clinique par l'A.T. Miché Manza Lambi la Mene le 19/02/2018

Le numéro un du territoire de Bumba a sans doute promis de doter la clinique de ce terrain, en guise de remerciement qu’il a exprimé au Révérend Père Carlos, le promoteur de l’Hôpital Notre Dame et de la clinique ophtalmologique portant le même nom, du fait que ce dernier, avait  renchéri l’Administrateur du territoire, continue à doter la population bumbatracienne des infrastructures socioculturelles de haute facture, afin de continuer toujours dans ce sens,  pour l’amour et le développement de la société bumbatracienne.
                                                                            Antonio Lisuma

Un nouvel abattoir pour le territoire de Bumba


Un nouvel abattoir pour le territoire de Bumba

Nouvel abattoir en construction
Le territoire de Bumba vient de bénéficier d’un abattoir public moderne dont les travaux de construction se poursuivent encore, à l’entrée de port SCEFU (ex port de l’ONATRA), à l’endroit précis où se trouvait un petit marché de poissons fumés et salés, non loin de son ancien site au bord du daleau, à côté de la grande concession de la compagnie  Nogueira.

Quoique de petite dimension, il rendra quand-même des services
Financés par la banque mondiale, à un coût estimé à quarante-trois mille (43000) dollars US, les travaux s’exécutent à travers le PARRSA, le Projet d’Appui à la Relance et la Réhabilitation du Secteur Agricole, un programme venu après PRAPE de triste mémoire et mis en place par le gouvernement congolais sous la tutelle du ministère de l’agriculture, dont le deuxième mandat touche  déjà à son terme.

Panneau signalétique des travaux

Le bâtiment est juste à l'endroit où était un petit marché de poissons 
Bien que de petite dimension pour une population bumbatracienne estimée à plus d’une centaine de milliers que compte la ville de Bumba, le nouvel abattoir rendra certainement des bons services à la population.
...au bord du fleuve...
En effet, avec la collaboration des services d’hygiène et de vétérinaire dont certains agents y seront affectés, le nouvel abattoir contrôlera tous les animaux destinés à l’abattage, ceci pour permettre à la population de consommer de la viande saine et propre, provenant des animaux abattus dans les normes requises des abattoirs modernes.
Les vendeurs de viande de cochon à l'ancien abattoir


Les acheteurs ne seront plus dupes comme ils l’étaient jusque-là, car tous les animaux abattus à l’ancien abattoir n’étaient pas en bon état, malgré la présence des agents des services de l’hygiène et de vétérinaire qui, on ne sait pourquoi, n’interdisaient pas l’abatage des animaux malades, et y toléraient même le dépeçage de cadavres des animaux étouffés ou déjà morts qui étaient souvent transportés furtivement à l’abattoir.
L'ancien abattoir à ciel ouvert entre le dalot et le mur de la concession Nogueira
  

L'ancien abattoir à ciel ouvert des chèvres et moutons au bord du fleuve, à l'entrée du port



Donc, avec le nouvel abattoir, finies les habitudes de l’ancien mouroir où il fallait égorger un cochon à même le sol en plein air et le découper ensuite sur une table sale, à la merci des mouches de toute espèce qui jaillissent du dalot proche et puant dont les eaux usées s’écoulent pour se jeter au fleuve à moins de cinq mètres de là.
Le cochon était abattu peu après son arrivée au mouroir, sans vérifier s'il est malade..!

La fosse septique de l'abattoir
La population souhaite vivement des autorités locales d’exiger aux responsables  du nouvel abattoir de veiller au strict respect des normes requises des abattoirs modernes afin de fournir à la population de la viande saine et propre à la consommation ; c’est-à-dire que l’animal destiné à l’abattage soit une bête comestible soumise au contrôle requis puis déclarée en bonne santé, et surtout abattu et dépecée dans l’hygiène la plus impeccable.
                                                                     Antonio Lisuma

vendredi 17 avril 2020

Marché central: les mesures préventives du coronavirus ralentissent l’écoulement des marchandises


Marché central: les mesures préventives du coronavirus ralentissent l’écoulement des marchandises

                           Depuis que les mesures préventives contre la pandémie du coronavirus sont décrétées sur toute l’étendue du territoire national, les articles surtout d’habillement et de coquetterie qui s’écoulaient un peu rapidement les semaines passées se vendent actuellement au ralenti au marché central de Bumba où les vendeurs de ces articles se plaignent de voir leurs recettes journalières s’amoindrir. Ce qui leur rend la tâche difficile de normaliser leurs activités commerciales.

                        Se confiant à nous, quelques-uns de ces marchands n’ont pas manqué à nous témoigner leur indignation face à cette situation désastreuse qui leur donne du fil à retordre. C’est en ces mots qu’ils s’indignent : « Depuis que ces mesures prises contre la pandémie du coronavirus sont décrétées, nos activités commerciales ne font que tourner au ralenti. Les semaines passées, les marchandises s’écoulaient un peu rapidement. Maintenant, il nous paraît difficile de capitaliser des recettes importantes. Parfois nous passons des journées entières sans écouler ne fût-ce qu’un article. Ce qui peut facilement conduire en faillite nos économies.»

                      Cependant, le manger étant un besoin primordial, seuls les vivres et les articles de première nécessité s’achètent bien. Quant aux vendeuses et vendeurs des produits destinés à l’alimentation, ils ne subissent pas cette difficulté de ralentissement d’écoulement des articles, car ne connaissant aucun freinage, leurs activités tournent à la normale.

                        
 
 
                         Que faire pour pallier cette difficulté à laquelle se butent ces marchands bumbalais? Répondre avec exactitude à cette question paraît pour l’instant un exercice difficile ; car étant une catastrophe naturelle, le fléau qui en est la cause continue à secouer l’humanité dans son entièreté et  prive du sommeil les chercheurs et virologues de la planète qui s’époumonent pour y remédier.

Bienvenu Balomao

jeudi 16 avril 2020

Professeur José Mangungu Ekombe: Comment peut-on détruire un pays doucement ?



 Comment peut-on détruire un pays doucement ?
Réfléchissons un instant avec le Professeur José Mangungu Ekombe Endambe
Et réagissons…
Professeur José Mangungu Ekombe

          Tout acte posé par un groupe ou par individu produit des effets positifs et négatifs, prévus  ou imprévus, immédiats ou tardifs. Il est à noter qu’il n’y a pas de faits sans effets, même si ces effets nous laissent indifférents ou si nous ne les percevons pas. Il convient de savoir que l’absence d’actions ou de réactions devant certaines situations peut aussi avoir des conséquences, parfois très fâcheuses sur l’individu, sur son groupe et sur son milieu. Un groupe ici peut compter quelques individus ou englober toute la population d’une région ou d’un pays,
          Voyons comment à l’aide de quelques exemples, l’action ou l’absence d’actions, voire l’absence de réaction face à certaines situations, pourraient générer des conséquences imprévisibles dans la marche d’un pays lorsque les esprits sont profondément préoccupés en majorité, par tout autre chose que les plus importantes. La situation ainsi créée n’est souvent pas perçue comme la conséquence directe ou indirecte d’actions, de réactions ou d’absence des deux dans un milieu. Ce milieu peut être un pays tout entier.
Quand vous aurez à gouverner votre pays, tout sera à votre portée et ce sera à vous de décider.

Par exemple :
·         Si vous voulez faire de votre pays un mendiant international, c’est simple : gérez mal les finances publiques, appliquez méthodiquement le favoritisme, le tribalisme, la corruption, le vol de l’argent et des biens de l’Etat, l’impunité ;
·         Si vous voulez obtenir un peuple complétement idiot, un peuple inconscient, irresponsable et ignorant, payez mal les enseignants - de la maternelle à l’université- ;
·         Si vous voulez voir l’Administration de l’Etat corrompue, tracasserie, nuisible au plus haut point, inefficace et parfaitement inutile au développement du pays, payez mal les Fonctionnaires de l’Etat ;
·         Si vous voulez une armée faible, défaillante, une armée prête à trahir la nation au profit de l’ennemi : négligez son équipement de combat, son intendance ; découragez la bravoure et la compétence dans ses rangs et payez mal les militaires ;
·         Si vous voulez perdre votre pays ou une partie de sa superficie, négligez l’état des routes et des ponts car, en cas d’invasion militaire, votre propre armée sera incapable de déplacer ses troupes et de repousser l’ennemi hors de vos frontières ;
·         Si vous voulez trahir votre peuple et vendre votre pays, aimez démesurément l’argent, le pouvoir et la popularité ;


·         Si vous voulez participer à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et autres marchandises, désorganiser l’économie de votre pays, laissez les voies de communication se délabrer tranquillement dans l’indifférence totale ;
·         Si vous avez envie d’empêcher vôtre peuple de réfléchir mûrement sur son sort et de trouver des solutions adéquates à sa situation, entrainez-le dans une distraction effrénée, partout et à tout moment du jour et de nuit ;
·         Si vous voulez affaiblir votre nation, semez la division en tous genres : tribalisme, sectaire, sociale, politique…
·         Si vous voulez protéger et encourager les malfaiteurs dans leurs activités préjudiciables, payez mal les salaires des Juges qui siègent dans les Cours et Tribunaux ;
·         Si voulez assister à la dégradation des mœurs, à l’abandon des valeurs qui fondent et qui sauvegardent votre société, entretenez la population dans la pauvreté par tous les moyens possibles ;
Route mal entretenue dans le tronçon Bumba - Lisala
·         Si vous gardez le peuple dans la pauvreté, il vous obéira au doigt et à l’œil, il se prostituera devant l’argent, même devant celui de l’ennemi qui convoite les richesses de votre pays et qui rêve de s’emparer astucieusement en vous ruinant :
·         Si vous voulez voir les voyous à peine arrêtés et aussitôt remis en liberté et qui narguent avec arrogance les paisibles citoyens, victimes de leurs délits et crimes, payez mal les policiers et les gardiens des prisons ;
·         Si vous voulez éteindre le génie en gestation de la jeunesse de votre pays, et si vous voulez empêcher les enseignants de mieux préparer leurs cours – toute quiétude – et les élèves de réviser leurs leçons – dans les meilleurs conditions – autorisez la musique et autres tapages partout dehors, en plein air, tous les jours, depuis le matin jusque tard dans la nuit ;
·         Gouverner mal votre pays, personne ne l’aimera vraiment, même pas ses propres fils et ses propres filles qui ne chercheront qu’à le quitter pour aller vivre mieux à l’étranger. Pour ceux qui y restent, ce sera alors le règne de chacun pour soi et de la mendicité pour tous, un règne écrasant sur votre population affaiblie, affamée, misérable et très appauvrie.
Lérosion ronge petit à petit l'avenue du fleuve, au bord du fleuve Congo

·         Un peuple sans fierté d’appartenir à une nation digne d’éloges est un peuple complexé, vaincu et méprisé dans le monde ;
·         Un peuple adversaire de lui-même s’expose à l’autorité de l’étranger qui comblera ses besoins là où l’Etat est défaillant. Le pays deviendra alors une colonie internationale. A propos, ne jamais oublier que la main qui donne est celle qui commande. En tant que colonie internationale, dites adieu à vos richesses, à votre indépendance, à votre dignité humaine et patriotique.

                                                             Propos recueillis par Antonio Lisuma           

L’interview accordée par le Docteur José Mangungu, Professeur à l’ISP Bumba


L’interview accordée par le Docteur José Mangungu,
Professeur à l’ISP Bumba

Revenu à Bumba, sa terre d'origine, après un long séjour européen, l'éminent Professeur Docteur José Mangungu Ekombe nous livre ses impressions après un bout moment passé à Bumba où il enseigne à l'Institut supérieur pédagogique de Bumba:
Le Professeur Docteur José Mangungu Ekombe
1)    Pouvez-vous, monsieur le professeur, nous parler de vous-même, la naissance, les études primaires, secondaires et universitaires ?
Volontiers. Je suis originaire de Bandala, à quelques pas de la ville de Bumba.
Je suis né à Basoko vers la fin des années 1940, car mes parents, Adrien Mangungu et Eulalie Ebende vivaient à Lokutu, une localité au bord du fleuve Congo, à la rive opposée du territoire de Basoko, où était implantée la compagnie agro-industrielle des Huileries du Congo-Belge (ex PLZ, aujourd’hui PHC), dans laquelle travaillait mon père.
Je suis donc le cadet d’une famille de quatre enfants dont trois filles aînées. Deux de mes sœurs sont encore en vie.
Mes études primaires, je les ai faites dans différentes écoles, vu l’insécurité politique qui régnait au Congo, aux années de l’Indépendance : j’ai d’abord commencé à Basoko, puis  à Bumba, à l’école primaire Notre Dame (actuelle Ngito) ; ensuite, vers 1962 ou 1963 j’ai intégré le groupe scolaire d’Ebonda (ex Alberta) et y suis resté jusqu’au cycle d’orientation, où j’ai même bénéficié des enseignements de Français du tout jeune prêtre qui venait d’arriver, le Révérend Père Carlos Rommel. C’est alors que je suis allé m’inscrire aux Humanités sociales de Gombe à Kinshasa, à Rizes (ou quelque chose comme ça), l’école qui se situait au même bâtiment où se trouve actuellement la Faculté des Sciences de l’Information (entre l’INSS et l’Hôpital Maman Yemo), jusqu’à l’obtention de diplôme d’Etat en 1968.
L'école primaire Ngito (ex Notre Dame) de Bumba
Je me suis aussitôt rendu à Shabunda au Kivu (actuelle province de Sud-Kivu) pour travailler pendant deux ans comme enseignant à l’Athénée de Shabunda, où j’enseignais les cours de Français, de géographie et d’histoire aux élèves du premier cycle de secondaire, avant d’aller m’inscrire à l’Institut supérieur pédagogique de Bukavu, l’un de meilleurs ISP du Zaïre, et j’y ai évolué jusqu’à la licence, après laquelle je fus retenu comme Assistant, et en même temps nommé Directeur-Adjoint de l‘EDAP (l’école d’application) de l’ISP Bukavu en 1975.
Ecole primaire des garçons à Ebonda
2)    Vous avez ensuite quitté le Congo pour vous rendre en Europe ?

Oui. Etant Assistant à l’ISP Bukavu, et vu la prouesse de ma prestation, j’ai eu cette opportunité de bénéficier des titres de voyage d’études.
C’est en effet l’ISP Bukavu qui m’avait envoyé en Europe, pour soutenir ma thèse de doctorat en géographie, et revenir au pays selon les termes de contrat qui avaient été signés entre le Zaïre, à l’époque, et la France, lequel contrat stipulait de remplacer les enseignants Français qui y donnaient cours. C’est dans ce cadre-là que suis allé en Europe, en France, plus précisément à Bordeaux vers la fin de l’année 1979. J’ai donc réussi à soutenir ma thèse de doctorat en géographie, plus spécialement axé sur le développement, à l’Université de Bordeaux II en 1981.  Il a fallu donc que je revienne ensuite au Zaïre, mais je suis resté en France dans l’attente du billet-retour puisque selon les accords conclus à l’époque entre le Zaïre et la France, la France payait le billet-aller, et le Zaïre devrait se charger du billet-retour ; mais, malheureusement après les études, ce billet retour je l’ai attendu pendant des années…   
Cependant, J’ai réussi pendant mon séjour en France et ensuite en Belgique à animer des conférences, à produire certaines émissions radiophoniques dans le cadre du journalisme, à diriger comme Berger le groupe de prière œcuménique, et à écrire des livres dont les plus importants sont : 1°/ Conquérir la terre Promise ?(l’an 2000), 2°/ Nouvelle mesure sur les sociétés d’Etat, espoir d’une réelle démocratie ? (2008), 3°/Quelle prière pour le Congo (2013), 4°/La prière charismatique (2013).

3)    Pourquoi avez-vous quitté l’Europe où vous étiez déjà installé et vous êtes revenu en RDC et plus précisément à Bumba pour travailler ?

C’est pour préparer mes remplaçants dans tout le domaine de vie ; que ce soit à l’enseignement sur plusieurs plans, comme écrivain, comme enseignant, comme conférencier, peut-être aussi comme tout simple citoyen ou comme chrétien, donc j’aimerai que dans chaque domaine, qu’il y ait des gens qui puissent peut-être avoir le petit éclairage de ma part, si  je peux  leur apporter pour faire mieux, pour se développer. C’est là ma contribution dans le domaine de l’éducation ou de la formation des cadres de demain, dans l’édification d’un Etat fort, digne et développé, pour un avenir meilleur.

Le bâtiment de l'ISP Bumba
4)    Ces remplaçants, s’agit-il des membres de votre famille ?
Mais non, il s’agit bien évidemment des jeunes intellectuels, de tout jeune intellectuel, c’est-à-dire toute personne qui soit en contact avec moi, qui puisse puiser quelque chose de ma part ; comme je suis maintenant professeur, je souhaiterai que je puisse former les futurs professeurs d’université ; si un jour j’occupe un autre poste de responsabilité, ce serait non pas pour m’éterniser à ce poste, mais c’est pour préparer ceux qui devraient me remplacer à ce poste-là, ceux qui devraient succéder à moi, et ce, dans tous les domaines. Si par exemple, dans le domaine de la littérature, il y a quelqu’un qui veut m’imiter à écrire des livres, ou pour animer des conférences, etc., je suis disposé à l’aider, à l’encadrer…  
        
5)    Etes-vous revenu en RDC et plus précisément à Bumba uniquement pour travailler à l’ISP Bumba ?
J’ai découvert pendant mon séjour européen et au cours des conférences que j’ ai tenues à Bordeaux que les congolais ne s’intéressent pas vraiment au domaine du savoir, si on les comparait aux européens et à une certaine mesure aux autres africains ; mais ils s’intéressent beaucoup plus à des fêtes ou à des démonstrations de danses et consorts… Et si on considérait les congolais eux-mêmes, les Bangala occupent la dernière position, comparativement aux Baluba qui sont extrêmement curieux du savoir, suivis des Bakongo et d’autres groupes sociaux congolais… dont la proportion dépasse de loin les Bangala…
C’est dans cette optique que j’ai préféré quitter l’Europe et revenir ici à Bumba, à ma source Bangala pour secouer l’arbre à la source, afin que je contribue tant soit peu à l’édification d’une bonne éducation des jeunes bangala, à la formation des chercheurs, ne serait-ce qu’un noyau, lequel perpétuera notre œuvre.
Certes, c’est un travail de longue haleine, mais il faut y tenir, et continuer à donner le goût du savoir à nos compatriotes Bangala, de les former et les amener à la culture de la lecture des livres, à la recherche scientifique, bref de leur inculquer le goût des sciences.
6)    Quelle est la valeur des Institutions supérieures et universitaires trouvées ici à Bumba ?
À mon humble avis, ces Instituts n’ont surtout comme objectif que celui de délivrer des diplômes aux étudiants plutôt que de leur inculquer du savoir ou de la formation. Les étudiants qui y sont inscrits ne viennent que pour avoir les papiers qui s’appellent les diplômes. Si vous ne leur donner pas, vous aurez des problèmes avec eux ! Ils ne viennent chercher que le diplôme, pas la formation.
Que pensez-vous d’un auditoire où, presque tous les étudiants, les forts, si minoritaires soient-ils et les faibles, si nombreux soient-ils, parviennent presque tous à réussir à la fin de l’année académique ? On conclurait qu’on ne s’est préoccupé qu’à leur délivrer le diplôme, peu importent les tests et évaluations effectués.
Les dirigeants de ces institutions devraient plutôt veiller à appliquer la rigueur scientifique, donc privilégier le savoir afin de produire la qualité, c’est-à-dire se préoccuper davantage à la formation des jeunes pour qu’au finish, le gradué soit vraiment un gradué digne de ce nom, que l’ingénieur soit digne de ce nom, que le licencié le soit vraiment, etc., peu importe le nombre de réussite. 
"Je suis revenu à Bumba pour préparer mes remplaçants..."
       
7)    Et quel est le niveau intellectuel des étudiants dans ces Institutions supérieures et universitaires ?
Il est médiocre. En parcourant les papiers d’examen de ces étudiants, l’on se coupe le souffle et l’on se demande comment ceux-ci sont parvenus jusqu’à l’université ? Comment quelqu’un qui ne sait pas formuler correctement des phrases peut-il se retrouver à ce niveau d’études supérieures ?
Et j’ai dès lors compris qu’il faut une prise de conscience générale et à tous les niveaux de l’enseignement en RDC, en commençant bien sûr aux écoles primaires et secondaires, pour privilégier la qualité de l’éducation. Si nos enfants ont une base éducationnelle solide au niveau du primaire et du secondaire, alors on pourrait espérer récolter de bons résultats aux universités.  
 J’estime enfin pour ma part que tout le monde a sa part de responsabilité dans la réussite d’une bonne éducation dans notre pays : les enseignants, les parents, les élèves et le gouvernement congolais. Chacun dans son domaine doit changer pour le mieux : les parents doivent scolariser leurs enfants et leur fournir matériels et équipements nécessaires pour mieux étudier ; les enfants, filles tout comme garçons, doivent avoir l’amour de l’étude et faire davantage des devoirs ou des travaux personnels.  Ils ne doivent jamais fuir les cours.  Les enseignants, quant à eux, doivent se donner corps et âme au service d’une éducation saine, et veiller à terminer leurs programmes scolaires ; le gouvernement doit équitablement payer les enseignants pour réussir l’éducation en RDC…
                                                                   Propos recueillis par Antonio Lisuma