samedi 8 mars 2014


MISSION PANDEMIC SUR EBOLA A YAMBUKU

          La forte délégation des médecins et des cameramen de groupe IKANA Média a quitté la cité de Bumba le samedi 22 février 2014 vers midi pour se rendre à Yambuku, vers le Nord du territoire de Bumba, à 99 km de la cité de Bumba, dans un convoi de 4 jeeps, et arriva 4 heures plus tard. Elle fut accueillie au couvent des Sœurs de la famille des Thérésiennes de l’enfant Jésus de Lisala. 
Départ de Bumba vers Yambuku


Un pont abîmé à Yapiki Likau, à 80 km de Bumba
Arrivée de la délégation chez les Soeurs de la Famille des Thérèsiennes à Yambuku

          A Yambuku, le groupe s’est aussitôt mis au travail de la réalisation des films dans le cadre de la lutte mondiale contre des grandes pandémies. Equipés d’énormes cameras, des appareils sophistiqués et d’autres matériels d’appoint pour la réalisation du documentaire sur le virus mortel et contagieux d’EBOLA, les cameramen et autres techniciens qui les ont accompagnés ont filmé l’hôpital de Yambuku et les divers bâtiments qui le composent ; ils ont réalisé et filmé des dialogues entre les Docteurs Peter Piot et Muyembe Jean Jacques, ensuite, entre le Docteur Peter et monsieur Sukato Manzomba Celestin, l’infirmier laborantin de l’hôpital de Yambuku, qui avait survécu à la fièvre d’Ebola ; enfin, ce dernier était aussi mis en scène, en train de travailler au microscope dans son laboratoire à l’Hôpital.
Dr Muyembe à gauche et Dr Maboso Jean Baptiste de District de Mongala à Lisala
Les cameramen en action

          L’équipe s’est aussi entretenu avec le Docteur Gabriel Maembo, le médecin de l’Hôpital de Yambuku qui n’a pas hésité de soulever les différentes difficultés qu’il rencontre dans son hôpital, dont les plus importantes sont le manque de médicaments ou des intrants, des antirétroviraux,  et de moyens de transport comme jeep, motos, etc.
l'entretien avec le Dr Gabriel Maembo

           Notons que la zone de santé de Yambuku couvre une aire de santé la plus vaste du territoire de Bumba, avec un diamètre de 300 km, une superficie de 14.340 km² et  beaucoup de centres de santé : 40 au total, disséminés dans la brousse ! Ainsi, la surveillance de diverses maladies épidémiologiques posera toujours problème, vu les multiples difficultés énumérés ci-dessus.
A l'Hôpital de Yambuku

          C’est dans ce sens que le Docteur Muyembe a promis devant les médecins congolais, celui de Bumba et celui de Yambuku notamment, qu’à son retour à Kinshasa, il ne manquera pas de plaider pour l’hôpital de Yambuku et même pour celui de Bumba auprès des instances nationales appropriées, notamment « PARSS » (Projet d’appui à la réhabilitation du secteur de santé) dont le directeur responsable est le Docteur épidémiologiste Jacques Wangata ; laquelle institution avait reçu du gouvernement congolais un financement colossal tel qu’annoncé par le premier Ministre Matata Ponyo pour la réhabilitation des installations sanitaires et leurs équipement en divers équipements sanitaires et produits pharmaceutiques dans les aires des santé en RDC.
Dialogue du Dr Peter Piot avec Sukato le laborantin

          Si la promesse de Muyembe est une réalité, il sera on ne peut plus avantageux que le gouvernement congolais s’occupe d’abord des zones de santé de l’intérieur du pays, d’autant que celles-ci sont toujours oubliées par les différents régimes au pouvoir en RD Congo, qui ne réagissent pas aux « détourneurs » des biens publics destinés pour l’arrière- pays. Ces zones de santé de l’intérieur sont comme toujours en état déplorable, les malades ne savent plus à quel saint se vouer, vu le manque des médicaments, et autres équipements nécessaires ; surtout que la soit disant réhabilitation par PARSS de l’hôpital général de référence de Bumba, n’est que pure farce des professionnels, car face aux montants colossaux mis à la disposition de PARSS, il n’y a eu que quelques bâtiments qui furent partiellement réhabilités, pendant que d’autres croupissent dans un état de délabrement avancé, à l’instar de certains bâtiments scolaires de Yambuku, menaçant l’effondrement.
Docteurs Muyembe et Peter Piot 

          L’équipe IKANA MEDIA de la demoiselle Janet Tobias a enfin réalisé une rencontre avec les villageois du village voisin de « Yamolembia-un », à 2 km à l’Est de Yambuku, après avoir filmé les tombes de certain personnel de l’Hôpital de Yambuku, victimes de la fièvre hémorragique d’Ebola, notamment les sœurs Beata et Romana.
Le laborantin Sukato Célestin, rescapé de la fièvre d'Ebola 

          Au cours de cette rencontre, certains villageois rescapés ont témoigné sur la maladie virale d’Ebola qui les avait déstabilisés vers septembre-octobre 1976. Les Docteurs Muyembe de I ’Institut national de recherche biomédicale de la RDC, ainsi que Peter Piot le baron belge et professeur de l’Université de Londres étaient également présents et ont témoigné devant les villageois, les multiples interventions qu’ils ont effectuées, en venant jusqu’à l’hôpital de Yambuku en compagnie d’autres médecins internationaux, alors que l’épidémie sévissait encore, et de façon brutale, car on comptait des vingtaines des morts par jour,  pour venir, à leur risque et péril, diagnostiquer des patients et prélever du sang de ceux-ci pour l’étude, en vue de la réalisation d’un vaccin pour venir à bout de l’épidémie. Vous suivrez l’entretien dans nos prochains articles.

Arrivée de la délégation au village Yamolembia 1
Témoigage à Yamolembia 1 sur l'épidémie d'Ebola de 1976

          L’intervention de tous ces médecins a largement contribué à l’éradication de la maladie d’Ebola ; en plus, la présence de Docteur Peter Piot, à l’époque, a énormément permis, grâce à ses conseils et suggestions au Révérend Père Carlos Rommel, de créer un Hôpital moderne (Hôpital Notre Dame de Bumba) pour contribuer à secourir la population bumbatracienne, en soins de santé dans les conditions acceptables, car cet hôpital Notre Dame de Bumba, fondé par le père Carlos et géré par les sœurs de la Doctrine chrétienne, constitue la meilleure institution sanitaire du territoire de Bumba.   
Dîner au refectoire
 

                                                                  Propos recueillis par Antonio Lisuma

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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