vendredi 15 novembre 2019

Quelques conséquences de la gratuité dans l’enseignement primaire


Quelques conséquences de la gratuité dans l’enseignement primaire

                En Septembre 2019 l’état congolais proclame qu’ ‘il y a une gratuité totale dans toutes les écoles primaires de la République Démocratique du Congo.

Comment l'enseignement primaire fonctionne-t-il au Congo ?

                Depuis longtemps le taux de naissance d’enfants au Congo est très élevé et parce qu’il n’y a pas assez de bâtiments scolaires, l’Etat a accepté, il y a longtemps,  d’admettre deux différentes écoles dans un même bâtiment scolaire.  Donc, une école le matin et une autre l'après-midi. Ainsi : Les enfants du Congo se trouvent environ quatre heures par jour à l’école.  Ou bien, un avant midi, ou un après midi. Les enseignants travaillent aussi ou bien l’avant-midi ou bien l’après-midi. Résultat : Le niveau intellectuel des écoles diminue.

                A la paroisse Notre Dame de Bumba, en l’année 1990, avec la permission de Monseigneur Nganga Louis, nous avons commencé avec toute une nouvelle école, qui fonctionne et l’avant midi et l’après-midi. Les parents se battent pour mettre leurs enfants dans cette école ainsi pour l’instant nous avons trois écoles primaires chacune de  15 classes, donc en tout, nous avons 45 classes dans nos écoles primaires.. Les enseignants travaillent et le matin et l'après-midi et ils sont payés par l'État. Étant donné que les enseignants travaillent  et l’avant et après midi, nous demandons une contribution aux parents. Depuis 1990, les parents nous aident en donnant une contribution pour
·         Motiver les enseignants à bien donner cours.        
·         Acheter du matériel didactique.   
·         Savoir réparer des bâtiments, château d’eau, tuyaux d’eau et robinets -, fabriquer      ou réparer des bancs. etc.   
·         Compléter les bibliothèques des nouveaux livres ou revues. Et acheter des manuels scolaires   
·         Savoir procurer aux enseignants et à leur famille des soins médicaux gratuits.

Maintenant.

                L’état congolais déclare le 10 ou le 15 septembre de cette année 2019  que l'éducation dans toutes les écoles primaires devienne gratuite.

Que se passe-t-il maintenant avec nos trois écoles primaires d'environ 2400  élèves.

Comme nous l'avons dit,  l'État paie les enseignants, mais il y a des imperfections. Pour le moment, l'Etat ne paie que 24 enseignants de nos 45 classes,  donc 21 enseignants ne sont pas payés.

                Nous avons commencé avec les inscriptions vers le 15 août, les parents sont venus payer, mais le jour du "total gratuit", vers le 10 septembre, les parents ont cessé de payer, mais continuaient à inscrire leurs enfants. Nous ne pouvions pas refuser. À la radio, on disait même qu'il fallait  rendre l'argent aux parents. Aucun parent n’est venu chercher son argent.
            Le 4 novembre, le Sous-réget, responsable de l'éducation à Bumba, nous a dit que le ministre de l'Éducation à Lisala, province de la Mongala, nous  oblige de rendre l'argent aux parents.
           
Notre réponse.

            La direction du « complexe scolaire Notre Dame » notamment : Les 3 trois écoles primaires (2400 élèves) la Maternelle (500 enfants),  le Collège, section math-physique et littéraire (600 étudiants) et l’ITM (100 étudiants)  s’est réuni   le 5 novembre pour parler de toutes ces difficultés, et elle a  renvoyé les enfants à la maison. Le six novembre tous les parents se sont réuni au Complexe et ont décidé de parler de tous ces problèmes le samedi 9 novembre.
            Normalement, Si tout reste comme l’état l’a demande, la situation deviendra au premier décembre comme suite dans nos trois écoles primaires: 
·        21 enseignants ne viendront  plus donner cours  parce que nous n'aurons plus les moyens de les payer. Donc, environ 1120 enfants seront dans la rue, ou viendront sur-peupler les classes restantes 100 élèves par classe.
·        Les 24 autres enseignants ne recevront que l’argent de l’état de sorte que leur salaire sera réduit de 40 % et travailleront que l’avant midi, comme toutes les autres écoles.
·        Les enseignants et leur famille ne recevront plus des soins médicaux gratuits. 
·        Le matériel didactique deviendra insuffisant.
·        Le niveau va baisser rapidement à cause de la non-motivation des enseignants.
·        Les bâtiments ne seront plus réparés, ni les toilettes, ni les bancs
·        Si nous devons encore rendre l'argent aux parents, la direction devra décomposer certains toits de classes, et vendre les tôles. 

La réunion des parents le 9 novembre.

Les parents ont décidé
·        de payer chaque mois 5.000 FC.
·        de récolter des signatures et de les envoyer, accompagnés d’une lettre   au Gouverneur de la Province.
·        D’attendre la décision du Gouverneur.

Voilà la situation actuelle.
P. Carlos Rommel




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