mardi 31 mars 2020

Des maisons en toitures de chaume un danger pour la déforestation à Bumba !


Des maisons en toitures de chaume
un danger pour la déforestation à Bumba !

Les habitants de Bumba préfèrent construire la plupart de leurs maisons en stick, en terre et en toits de chaume. D’autres préfèrent construire les leurs en matériaux semi durables, c’est-à-dire, les sticks de bois couverts de terre avec des toitures en tôles ondulées. Rare sont ceux qui construisent en matériaux durables tels que briques d’argiles cuites  ou de ciments avec des toits de tôles. Pourquoi cela ?
Marché des pieux au beach du quartier SEDEC, au bord du fleuve Congo
Certes, il existe à Bumba une infime minorité, soit près de 20 % de population, qui construit sa maison en matériaux durables telles que des briques d’argile cuite ou en briques de ciment, et la revête en toiture de tôles ondulés. Mais cela nécessite beaucoup de financement.
Une construction en briques cuites
En effet, pour une maison ordinaire, une maison de trois chambres, un salon, une cuisine et des toilettes, elle coûterait aux environs de 5.000 dollars US.   C’est-à-dire une maison construite avec six mille briques cuites pour une somme de 1800.000 FC, soit 1.034 dollars US (sans compter le transport), avec un lot de 50 sacs de ciment, soit mille $(avec son transport), le tout se reposant sur une fondation des pierres de limonite de huit mètres cubes équivalents à 500 000 FC, soit 300 dollars, y compris le transport ; les 70 tôles de 1.260.000 FC (725 $), les 15 sacs de ciment de pavement (300$), les bois de charpentes et de plafonds, et des clous (500$), les portes, les fenêtres et les latrines et lavabos (500)$, sans oublier les imprévus (1000$), le coût total sera plus de 5359 dollars américains ! 
Les matériaux durables coûtent beaucoup d'argent
       
Une maison en matériaux durables n’est donc pas à la portée de bourse des bumbatraciens. C’est la raison pour laquelle on ne s’hasarde pas à les construire de peur de rester inachavées. C’est un peu comme le dit cet adage en lingala : « Soso emelaka mbumba ekoki na mongongo na yé », ce qui se traduit littéralement par : « la poule n’avale que des graines pouvant passer à travers son œsophage ! » Ce revient à dire que l’on ne peut construire sa maison qu’avec des matériaux qu’on peut acheter, donc à la portée de sa bourse ou ses réserves.
Ventes des pieux ou sticks de bois au marché au beach SEDEC, au bord du fleuve Congo
Cependant certaines gens dont le nombre est estimé à 30 % de la population parviennent quand même, avec 1500 dollars, à s’acheter des tôles qu’ils couvrent sur des maisons faites des sticks de bois, avec un pavement en ciment pour certains et avec de simples terres battus  pour les autres.
La maison semi durable, avec pieux en bois et tôles
Mais la majorité de la population à plus de 50 % se construisent des maisons en sticks de bois sous les toitures de chaume, à la portée de leur bourse bien entendue, moins de 300 $, mais avec la mauvaise conséquence de la déforestation car la bicoque ne pourra perdurer, vu les intempéries ou la force des ouragans tropicaux ; et cela nécessitera à coup sûr une nouvelle reconstruction.
Maison en pieux et toitures en chaume
Les chaumes pour couvrir les toits d'une maison 
Alors la quantité de bois coupés par les vendeurs de sticks qui font d’ores et déjà un bon marché dans le beach du quartier SEDEC, au bord du fleuve Congo, occasionne malheureusement la déforestation de notre chère et belle flore, classée au deuxième rang mondial après l’Amazonie. Un coup dur donc pour l’environnement !
Vente des briques cuites
On devrait encourager les jeunes à fabriquer davantage des briques cuites
Les gens devraient de plus en plus cultiver l’habitude de fabrication des briques en argiles qu’ils devraient ensuite cuire avant d’inonder le marché des briques cuites pour petit à petit habituer la population à construire des maisons en matériaux durables et sécurisants, et du coup, contribuer à la maintenance de notre belle forêt de la RDC et de l’Afrique !
                                                                              Antonio Lisuma

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