vendredi 22 mars 2024

Bumba : un patrimoine culturel de la tribu Budja en voie de disparition

Bumba : un patrimoine culturel de la tribu Budja en voie de disparition

Figurant parmi les tribus que compte la République Démocratique du Congo, la tribu budja qui se situe au territoire de Bumba dans la province de la Mongala a, comme chaque peuple, ses valeurs culturelles qui font sa fierté au niveau local, national voire international. Parmi les valeurs culturelles par lesquelles s’identifie la tribu Budja, se trouve également son aliment de base, le « Poto » ou « Malemba » obtenu à partir du manioc d’abord bouilli, puis râpé et dilué ensuite.

Linango, râpeuse traditionnelle de manioc chez les Budja

Autrefois, la rivière Molua, cours d’eau traversant la cité de Bumba dans sa partie occidentale, constituait l’endroit par excellence pour la dilution de cet aliment très préféré du peuple Budja. Toutefois, les puits domestiques et fontaines récemment forés et construits dans cette cité accueillent également les femmes bumbalaises qui s’y déversent pour le diluer.

Les femmes budja diluant le " Malemba" à la rivière

Cependant, une observation faite sur l’instrument dont se servent les femmes budja pour obtenir le « mpoto » fait voir que cet outil traditionnellement appelé « Linango » tend à disparaître, car nombre de femmes budja de la cité de Bumba ne s’en servent quasiment pas. A la place de « Linango », elles se sont trouvé une râpeuse moderne fabriquée à partir de la boîte de conserve de sardine.

La râpeuse moderne posée sur le manioc râpé

A en croire quelques femmes bumbalaises interviewées par Bumbanotredame.blogspot.com, cette râpeuse moderne leur est surtout préférable à cause de sa rapidité qui leur permet de râper une grande quantité de manioc en peu de temps. C’est ce qui justifie aussi leur désintérêt face à la râpeuse traditionnelle, le « Linango ».

Les femmes vendeuses des Mabulia( paquets de Malemba) au marché central de la cité de Bumba

Par conséquent, l’attachement à la râpeuse moderne fait disparaître le « Linango » dont les fabricants, déçus par le désintérêt manifesté par les femmes qui s’en servent, perdent petit à petit le goût de leur tâche. Ce qui ferait que ce patrimoine culturel de la tribu Budja soit complètement disparu, car il finira par être méconnu par les générations futures.

Bienvenu Balomao









   

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