samedi 30 janvier 2021

Le marché sur les rues, une activité économique rentable !

Le marché sur les rues, une activité économique rentable !

Le marché central de Bumba, celui situé entre les avenues du 24 Novembre et Nyangara, sur la direction-prison ou Lobo, étant en construction d’abord par le Feu Général Mahele Lieko Bokungu au début des années 1990 et ensuite par la volonté magnanime du Révérend Père Carlos Rommel depuis 2004, toutes les activités commerciales étaient emportées depuis vers l’autre marché situé entre le Bureau de cité et la route Manga.

Les magasins et boutiques sur la route Manga, entre av Lolo et du 24 novembre 

L'entrée du marché en face de Bureau de cité

Celui-ci n’avait certes pas de dimension grandiose de l’autre marché en construction mais pouvait quand même regorger de nombreux commerçants, qui avaient d’ailleurs construit beaucoup de magasins et de boutiques tout autour du marché, avec les ouvertures à l’intérieur de la concession du marché, au point que pour s’acheter des marchandises, il faudrait d’abord entrer dans la concession du marché et s’acheter ensuite ce dont on avait besoin.

Les commerçants dont la majorité étaient des autochtones de Bumba, ou du moins des habitants de Bumba, se sont regroupés dans une mutuelle dite Association des commerçants de Bumba, (ACBU, en sigle.), laquelle était forte et assurait la protection de ses membres.

Mais à l’arrivée massive des commerçants Nandé vers les années 2006, depuis le gouvernement 1+4, après la guerre et la réunification de la RDC, il y eut changement de situation : les Nandé ne voulurent pas se créer de l’espace ou se meuler avec ACBU à l’intérieur du marché, mais résolurent d’ouvrir leurs magasins en dehors du marché et au bord des rues environnant le marché, c'est à dire soit sur la route Manga, soit sur l’avenue du 24 Novembre, du Trente juin, Yambenga ou sur l’avenue Mobutu autour du Rond-point.

En conséquence, les commerçants Nandé connurent un succès foudroyant, car les clients achetèrent plus les marchandises au bord de la route, surtout chez eux, puisque les marchandises y étaient bon marché ! Certains parmi eux parvinrent à s’acheter des parcelles qui les ont hébergés pour leur commerce, même à 50.000 $, je dis bien cinquante mille dollars, pour une parcelle sur les rues précitées à Bumba !

Les Nandé l'ont acheté à 50.000 $ !

Désolés, les membres de l’ACBU ne surent plus à quels saints se vouer, car leurs marchandises, souvent vendues à des prix exorbitants ne s’écoulèrent plus comme avant ou pendant les guerres dites de libération. Certains fermèrent leurs magasins pour se réfugier dans les villes avoisinantes comme Lisala et surtout Gemena ;

Les boutiques ACBU désertées

mais l’ironie du sort, ils s’y retrouvèrent encore avec d’autres Nandé qui les rejoignirent ! Les autres liquidèrent leurs marchandises soit pour cesser le commerce et entamer d'autres activités, le champ par exemple.

Les magasins en ruine

Les magasins ainsi abandonnés à leur triste sort tombèrent en ruine, ou se transformèrent en dépotoirs du marché, sous les yeux indolents du gérant du marché qui ne sait pas vraiment son rôle. 

...magasins transformés en dépotoirs 

Des magasins transformés en dépôt des bananes 

D’autres magasins devinrent des dépôts de bananes, car les mamans vendeuses des bananes au marché profitent de certains espaces abandonnés pour stocker leurs précieux fruits ou pour les jaunir avant de les exhiber aux étalages…

                                                                      Antonio Lisuma

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