Des pirogues chavirent à Engengele : une centaine des morts

 

Des pirogues chavirent à Engengele: une centaine des morts

La ville de Bumba était endeuillée depuis le mardi 5 octobre 2021 par la mort d’une centaine des naufragés qui étaient embarqués à bord d’un convoi de 9 pirogues motorisées ayant chaviré aux environs de la localité d’Engengele, à 24 Km en amont de Bumba, dans la nuit de lundi 4 et mardi 5 octobre 2021, entre 23 heures et minuit.

Deux cadavres repêchés après naufrage d'Engengele

Le convoi de neuf pirogues rassemblées et motorisées provenait de la localité de Moenge dans la province voisine de la Tshopo, à plus de 50 km de Bumba, sur la rivière Itimbiri, laquelle rivière se jette sur le fleuve Congo, à environ 5 km en amont de la localité d’Engengele.

Sur les 300 passagers embarqués à bord de cette embarcation de fortune, l’on note la disparition de plus de 150 personnes dont une soixantaine de cadavres déjà en décomposition étaient depuis cette date repêchés les uns après les autres en aval d’Engengele. Certains corps repêchés étaient enterrés sur les lieux mêmes au bord du fleuve Congo, d’autres ont été évacués jusqu’à Bumba pour être enterrés ensuite au cimetière maman Mangondo, d’autres corps, affirment des témoins, étaient vus emportés par le courant d’eau sans qu’ils soient repêchés par faute de pirogue de secours.

Une pirogue sur le fleuve Congo

La plupart de victimes sont des commerçants et des vacanciers qui retournaient à Bumba en s’embarquant à bord des pirogues ci-haut citées, lesquelles sont les principaux moyens de transport qui desservent la localité de Moenge où s’organise chaque lundi un marché important appelé « 2000 ans ».  

Un radeau flottant et transportant des sacs de maïs et autres sur le fleuve Congo

La surcharge est la cause principale ayant provoqué le chavirement de pirogues de Matou et Lekonnet. Dans le convoi qui a chaviré, il y avait un lot important de marchandises, des centaines de sacs de maïs, de maniocs, et des braises, des bassins d’eau contenant des poissons vivants (appelés souvent « mbisi ya frigo » (poissons de frigo), constitués surtout des protoptères et des silures encore en vie) et des paniers de poissons fumés et d’autres vivres, y compris plus de 300 passagers. Ce qui explique la surcharge, qui est la principale cause de l’accident.

Les recherches se sont poursuivies toute la semaine, lesquelles ont abouti au repêchage d’une soixantaine de cadavres.

Le convoi des pirogues motorisées accostant une semaine avant le naufrage
au beach "Trois manguiers" de Bumba

Notons que les différents services de l’Etat, surtout les militaires communément appelés « des marins » qui sont stationnés au port de Bumba, aux « trois manguiers », et même ceux au port de Moenge, ne s’intéressent surtout pas au contrôle de limite de tonnage des marchandises à embarquer dans les pirogues, en vérifiant le tirant d’eau ; ils négligent souvent cet aspect des choses ; mais ils se préoccupent surtout à rançonner les paisibles passagers qui embarquent ou déchargent des marchandises en leur sommant de payer les frais supplémentaires pour celles-ci...

                                                                             Antonio Lisuma