mardi 7 juin 2022

Des voleurs ont fait endormir les sentinelles à Bumba

Des voleurs ont fait endormir les sentinelles à Bumba

Selon les indiscrétions reçus des agents de la Coordination des écoles conventionnées catholiques de Bumba ce mardi 7 juin 2022, une forte dose de somnifères mêlée dans de la nourriture ont fait endormir les cinq sentinelles commises à la garde des bâtiments de la Coordination des écoles conventionnées catholiques de Bumba dans la nuit de dimanche 5 au lundi 6 juin 2022.

Le bâtiment de la Coordination des écoles conventionnées catholique de Bumba

Après avoir consommé de la nourriture contenant une quantité suffisante de somnifère, lesdites sentinelles étaient plongés dans un profond sommeil, une sorte d’anesthésie générale, laissant les bâtiments qu’elles étaient censés protéger à la merci des inciviques, bandits et voleurs.

Ceux-ci brisèrent les cadenas et serrures de l’entrée principale, ainsi que de différentes salles, dont celle où étaient logés les sacs contenant de l’argent destinés à la paie des enseignants du territoire de Bumba. Cet argent y était déposé par les agents de l’ONG CARITAS de l’église Catholiques, en charge de la paie des enseignants des écoles du territoire de Bumba.

Ces inciviques réussirent à emporter plus de cent millions des francs congolais, soit plus de cinquante mille (50.000) dollars US, presque le tiers de l’argent sur l’enveloppe salariale sortie de la Banque centrale du Congo, Agence de Bumba, destinée à la paie des enseignants retardataires, ceux-là qui n’avaient pas encore reçu leurs salaires, puisque la majorité, soit les deux tiers de l’argent étaient déjà servis aux enseignants le vendredi après-midi, peu après le retrait de l’argent de la banque centrale, le samedi et le dimanche matin.

La paillote où les sentinelles ont mangé le repas somnifère,
étaient ligotés et gisaient par terre

Les retardataires ont toujours tort, dit-on, cette somme volée devrait aussi être distribuée aux responsables des écoles concernées s’ils étaient arrivés à temps comme les autres, depuis vendredi dans les après-midis, dès l’instant même de la sortie de l’argent de la Banque Centrale du Congo par le Révérend Abbé Richard Ngbesu Bienvenu, le responsable de la paie de l’agence CARITAS.

Comme les responsables de ces écoles ne se sont pas présentés, y compris même les agents de la Coordination qui ne travaillent pas le samedi, préférant peut-être attendre jusqu’à lundi, les agents de la paie de CARITAS ont jugé bon de garder le reste de l’argent des écoles locales de Bumba y compris les écoles des environs de Bumba.

L'autre paillote où gisait la sentinelle du côté de la maison de passage, l'agent montre le vélo, les habits et la babouche de la sentinelle de la maison de passage




Heureusement que le Révérend Abbé Ngbesu avait emporté avec lui l’argent des enseignants de Monzamboli et de Yandongi pendant son retour pour Lisala. Il ne restait plus que l’argent pour certaines écoles de Bumba notamment les écoles primaires Notre Dame 2 de la Directrice Yvette Gbey, Ngito et Mongbama, ainsi que l’école maternelle Notre Dame de la directrice la Révérende Sœur Antoinette Likongo, les écoles des milieux ruraux proches de Bumba, comme Basalaka, Manga, etc.

La cuisine où la dame voleuse avait préparé son repas empoisonné 

Qui a mis des somnifères dans la nourriture consommée par les sentinelles ?

Cette question mérite son pesant d’or d’autant qu’elle cherche à comprendre l’astuce utilisée par les voleurs pour subtiliser l’argent des pauvres enseignants.

Il semblerait qu’une dame venue de Lisala, laquelle suivait peut-être le mouvement ou le déplacement du Révérend Abbé Bienvenu Ngbesu, l’Agent payeur de l’ONG CARITAS, est venue s’installer pour un bref séjour à la maison de passage de la Coordination. La dame était arrivée en même temps qu’un homme assez corpulent mais pas de grande taille. Ils ont demandé de rester pour un bref séjour à la maison de passage nouvellement construite à la Coordination de Bumba. Ils ont tous les deux payé leur frais de séjour à la maison de passage dès le vendredi 3 juin 2022, curieusement, le jour même où l’argent venait de sortir de la banque.

Vue du bâtiment de la Coordination et celle de la maison de passage derrière les arbustes

Ils étaient les seuls occupants de la maison de passage, située dans la concession même du bureau de la Coordination, mais donnant sur l’avenue située à l’arrière-plan de ladite concession.     

Selon quelques agents de la Coordination, ladite dame qui répondait au nom de Clarisse ou peut-être un pseudonyme, était très accueillante et ouverte à toute personne qui l’abordait. Elle avait réussi à un jour seulement à se familiariser avec les sentinelles de la Coordination, au point qu’elle achetait des nourritures, les préparait et les partageait avec la vigile. Si le repas partagé le samedi soir était sain, mais en tout cas pas celui de dimanche soir !

Le dimanche soir était le jour j pour l’opération de deux visiteurs, qui avaient peut-être des complices, jusque-là inconnus de la population bumbatracienne, puisque l’argent restait encore dans le bâtiment de la Coordination. Ladite femme a fait son travail de préparer du poisson frais et de « fufu » auxquels elle a saupoudré des produits somnifères à forte dose. La dose était tellement forte que les sentinelles restèrent à l’état d’inconscience le lendemain matin, c’est-à-dire le lundi 6 juin 2022, pendant l’arrivée au service des agents de la Coordination, et même toute la journée, alors que les voleurs avaient bonnement réussi à emporter les 100 millions de Franc Congolais depuis la nuit, et à quitter peut-être Bumba, sans qu’aucune force ne les intercepte.

La maison de passage de la Coordination, les agents de la coordinations devant la chambre qu'occupait la dame voleuse

Les sentinelles furent quand même amenées à l’Hôpital général de Bumba où elles furent internées pour des soins appropriés, et continuèrent à rester à cet état d’inconscience jusque le matin de ce mardi 7 juin !     

En attendant les résultats de l’enquête en cours, aucune piste n’est encore découverte pour l’instant, et les pauvres enseignants non payés perdent déjà de l’espoir ; certains refusent même d’enseigner les élèves pendant ce dernier virage vers la fin de l’année scolaire.

                                                               Antonio Lisuma 

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