mercredi 22 mai 2019

Bumba : le 1er mai 2019 timidement célébré


Bumba : le 1er mai 2019 timidement célébré

Nombreux ont été les travailleurs pour qui la journée du premier mai, consacrée à la fête du travail a été pris pour un non-événement, car n’étant pas dans leur bain, ils ont préféré demeurer immobiles dans leurs domiciles respectifs ou villégiaturer en vue de manifester leur profonde insatisfaction. Ce sentiment de mécontentement exprimé a été cependant motivé par quelques griefs : d’un côté, les uns réclamaient la mécanisation qu’ils n’ont pas encore obtenue ; de l’autre côté, les autres s’étonnaient du fait que, bien que mécanisés depuis longtemps, ils continuent à être de simples possesseurs des numéros de matricule connus sous la fameuse appellation NP (pour signifier non payé) et qui ne touchent pas le salaire octroyé par l’Etat congolais. Quant à ceux qui sont mécanisés et payés, la question de la modicité de leur salaire mensuel a été soulevée, car ce dernier, très insignifiant, ne leur permet pas de relier les deux bouts du mois.


Bumba, Remplie de boutiques

Néanmoins, quelques-uns de ces travailleurs, en dépit de leur mécontentement, se sont distingués des autres par leur indifférence. Secoués par la vague festive de cette journée, ils ont été aperçus avec un faible taux de participation dans quelques bistrots de la ville assis les uns aux côtés des autres en train de partager un verre en famille. Ont été également aperçus dans ces endroits aménagés pour le boire, les travailleurs de quelques établissements commerciaux œuvrant à Bumba qui n’ont pas manqué à bouger le corps au rythme de la rumba congolaise dont les titres les plus émouvants ont été balancés à tour de rôle jusqu’à la fin de la soirée.
Bumba, Sans production.

Par ailleurs, ce sentiment d’insatisfaction qui persiste encore dans le for intérieur des travailleurs pourrait petit à petit être balayé grâce à la bonne volonté politique de la nouvelle équipe dirigeante au cas où elle placerait avant tout l’intérêt supérieur de la nation au préjudice du leur. Pour ce faire, un sens très élevé du patriotisme de leur part s’avère impératif s’ils veulent vraiment relever ce géant éléphant d’Afrique centrale subjugué par les fruits de ses propres entrailles. Prendre une allure contraire à celle de leurs prédécesseurs paraît aussi une hypothèse à ne pas rejeter, car ces derniers ayant foulé cet intérêt supérieur de la nation ont chambardé le social du peuple congolais au point que celui-ci est aujourd’hui aligné parmi les citoyens très démunis de la planète. Auparavant il y avait des grandes entreprises, notamment Onatra, Chemin de fer, quatre rizeries, et un grand forestier. Tous ces compagnies sont disparues et remplacées par quoi. Le néant règne. Les routes sont remplacées par des sentiers de forêts, les ponts sont tombés dans leur rivière, et la faim est entrée à Bumba.

Le nouveau gouvernement sur le point d’être formé, « Spe labor levis », dit l’adage latin signifiant « l’espoir rend le travail léger ». Mais, hic et nunc, le simple « Spe labor levis » ne suffit pas. Ce qui conduirait à dire que pour ce moment crucial de l’histoire de la République Démocratique du Congo, le slogan par excellence resterait la fameuse « Res non verba », une autre maxime latine s’expliquant par « les actes et non les paroles » que Congolaises et Congolais doivent s’approprier afin de rebâtir sûrement leur chère patrie.

  Bienvenu Balomao  


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