vendredi 16 octobre 2020

Cérémonies de promesses des jeunes Kizito et Anuarite à la paroisse Notre Dame de Bumba

 

Cérémonies de promesses des jeunes Kizito et Anuarite

                                          à la paroisse Notre Dame de Bumba                                                                 

          La Paroisse Notre Dame de Bumba a une fois de plus vibré ce dimanche 4 octobre 2020 au rythme de la festivité marquant les cérémonies de la promesse des jeunes Kizito et Anuarite (K.A. en sigle). La cérémonie a eu lieu au cours d’une messe dite à partir de 9 heures par le Curé de la paroisse Notre Dame, le Révérend Père Carlos Rommel.

Promesse des KA devant le feu, symbole de la présence de Dieu, mais aussi des martyrs

Le Père Curé bénit une "Anuarite"
                                               
En effet, peu après l’homélie du Père Curé, les jeunes Kizito et Anuarite, dont l’âge varie normalement de 7 à 15 ans étaient tour à tour conviés, par appel nominatif, à se présenter devant l’autel pour effectuer leur cérémonie de promesse.
Le Père Curé Carlos Rommel


Le groupe Kizito et Anuarite se constitue en principe des jeunes garçons appelés « KIZITO » et des jeunes filles dites « ANUARITE ». Ce groupe fut créé dans l’église catholique de la République démocratique du Congo depuis 1979, et installé à la paroisse Notre Dame de Bumba vers 1991. Il s’inspire de la foi et de la vertu de leurs patrons, le saint Kizito, un des Martyrs Ougandais, et la bienheureuse Anuarite, une religieuse congolaise assassinée à Isiro pendant la rébellion muleliste vers 1964.

Les K.A sont appelés à travailler en communauté

 Les premiers à se présenter devant l’Autel étaient des jeunes dits « Tooto », des gamins qui aspirent à intégrer pour la première fois dans le groupe. Ils ont ému ces vœux en ces termes-ci devant le Curé : « Biso bana mwinda, tolingi kokangama na Yezu na bolandi mateya ma yé o bomoï bwa bisu mobimba » Ce qui veut dire : « Nous les enfants de la lumière voulons nous joindre à Jésus pour suivre ses enseignements toute notre vie ».

Les Tooto, les nouveaux venus devant l'Autel, ils désirent intégrer le groupe K.A

En réponse à leur requête, le Prêtre les a accueillis au sein du groupe et a prié pour eux afin qu’ils y approfondissent leur fois à l’instar de leurs aînés qui feront leur promesse dans le groupe. 

Ils sont acceptés au groupe

 

Vint ensuite le tour des 27 jeunes qui vont  effectuer pour la première fois leur promesse au sein du groupe à se présenter devant l’Altare, il s’agit des jeunes de la première étape ou premier voyage (voyage de passion communément appelé “Rubaga„ pour Kizito et “Maïka„ pour Anuarite), ceux-là qui viennent d’achever la première année d’initiation au sein du Groupe K.AIci voyage signifie le souvenir du trajet de la foi, de souffrance, voire de passion effectué par leurs saints patrons Kizito (pour les garçons) et Anuarite (pour les filles). Ce voyage symbolise donc actuellement toute une promotion des jeunes qui suivent ensemble le chemin d’initiation ou de formation à l’issue de laquelle les initiés passent à l’étape ou au voyage suivant.


Ces 27 jeunes de premier voyage, dont 15 Anuarites et 12 Kizitos ont fait la promesse devant le feu qui symbolise la présence de Dieu. Ils le font dans l’Eglise pour montrer à Dieu et aux chrétiens qu'ils veulent bien servir Dieu et le pays durant leur vie en ces termes de langue Lingala : « Na lisalisi ya Nzambe, ya Santu Kizito na Ngondo Anuarite, nandimi kosalela nzambe, Eklezia mpe ekolo ya ngaï Congo, nandimi kolinga bato banso, kotosa baboti ba ngaï mpe kotikela Kizito – Anuarite ya solo o nzela ya losambo, ya molende, ya botosi, ya bosolo, ya bolingi mpe ya bopeto ».

Les Kizito de premier voyage font leur promesse devant le feu

 Ce qui se traduit en français en ces termes : « Par l’aide de Dieu, de Saint Kizito et de la Vierge Anuarite, je consens de servir Dieu, l’Eglise et mon pays le Congo ; je consens d’aimer tous les humains, de respecter mes parents et de rester un vrai Kizito – Anuarite dans le chemin de prière, de courage, d’obéissance, de vérité d’amour et de chasteté ».

Le Père Carlos revête du foulard des K.A à un nouveau Yaya
qui vient de terminer sa formation

 Après la bénédiction du Curé, ils cédèrent la place à leurs aînés de l’étape suivante, celle du deuxième voyage (Mitiana pour le Kizito et Ibambi pour l’Anuarite), composée de 32 jeunes dont treize garçons et 19 filles. Ceux-ci cédèrent la place à leur tour, après leur cérémonie, à leurs aînés de troisième voyage (Mengo pour les Kizito et Pawavube pour les Anuarite). Ce troisième voyage  s’est composé des 23 jeunes dont sept « Kizitos » et 16 Anuarites qui furent retenus par leurs initiateurs à passer à l’étape suivante. 

Renouvellement de promesse

 Les Kizito et Anuarite de ces deux derniers voyages n’ont pas fait de promesse comme leurs cadets de premier voyage, mais ils ont dû renouveler leur promesse déjà effectuée respectivement en ces termes suivants : « O kombo ya Yezu Kristu, nakomipesa mpo nakoma moto wa ntina o mokili » ( Au nom de Jésus Christ, je me consacre pour devenir quelqu’un d’utile au monde) ; « O kombo ya Yezu Kristu, nakomipesa po nakoma moto wa bosolo mpe wa bosembo o bomoï bwa ngaï mobimba » (Au nom de Jésus Christ, je me consacre pour devenir quelqu’un de vérité et de justice durant toute ma vie).


Le quatrième voyage était la dernière étape à effectuer la cérémonie de promesse. Il était composé de 14 jeunes dont 8 garçons ou 6 filles. Ils ont fait la promesse de Yaya ou de fin de leur formation au sein du groupe K.A. Ils ont chacun prononcé, en guise de promesse, des paroles de leur inspiration, et ont également entonné un chant de leur choix.

Les Yaya ayant terminé la formation de K.A

En terminant donc cette dernière étape de formation, les Kizito et Anuarite achèvent leur initiation au sein du groupe et deviennent des «Yaya» (les aînés); ils peuvent, s’ils le veulent bien, aider les initiateurs à encadrer les cadets dans la formation, ou alors quitter le groupe pour évoluer dans celui des jeunes beaucoup plus vieux que les K.A, c’est-à-dire les Bilenge ya Mwinda (Les Jeunes de Lumière).

Les Tooto disent au revoir aux nouveaux Yaya

Nous noterons que ce mouvement des jeunes aide énormément la paroisse ou l’église à s’occuper de l’éducation spirituelle de cette catégorie de la jeunesse qui, après leur formation dans le catéchisme, ne devraient pas perdre tout le bagage spirituel acquis pendant leur bas âge, mais le conserver avant d’évoluer dans un autre groupe  des jeunes beaucoup plus vieux, ou plus tard dans un quelconque groupe de la paroisse.  

                                                             Antonio LISUMA

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