Mot de circonstance du Révérend Père Carlos Rommel
à
l’occasion de la réception de cadeau de voiture
Ayant
reçu la parole lui accordée par le modérateur à l’occasion de la réception de
cadeau de la voiture offerte par les membres des œuvres sociales créées par le
Révérend Père Carlos Rommel ce dimanche 7 février 2021 à la salle polyvalente
de la paroisse Notre Dame, ce dernier s’est exprimé en ces termes-ci :
Rév Père Carlos Rommel, pendant son speech |
Comme nous avons suivi à
l’église, je vous remercie tous, pour ce que vous avez fait pour moi ;
j’ai dit aussi que c’est la première fois que je reçois un si grand cadeau.
J’avais déjà une autre fois reçu un si grand cadeau comme le vôtre pour le
compte de l’hôpital : « sefi gat », mais c’était pour l’hôpital,
pas pour moi.
Un autre jour, mes frères de
l’Europe m’ont aussi envoyé le cadeau de la motocyclette, celle que j’utilise
jusqu’aujourd’hui, elle vient de l’Europe, un cadeau assez beau, un peu gros,
le plus important des cadeaux. Maintenant, je n’ai pas encore reçu un si grand
cadeau ; celui-ci, le plus gros, vient de vous ; cela m’a fortement
touché ; moi je ne vous ai rien demandé, c’est pourquoi je vous en
remercie. C’est le plus grand cadeau que j’ai reçu dans ma vie.
Mais, je vais corriger un
peu. Il y a quelqu’un et quelqu’une qui m’ont donné un cadeau encore beaucoup plus
important ; il ne s’agit pas de Dieu (nous avons l’habitude de dire que
c’est Dieu, mais ce n’est pas Dieu), mais, ce sont mes parents ; mon père
et ma mère. Ils ont fait du travail !
Certains d’entre vous
connaissent peut-être l’histoire de la banque de mon père. Mon père avait créé une banque chez nous à
Roeselare en Belgique. Alors qu’il était encore jeune, il n’avait que trente
ans, il s’est associé avec deux ou trois autres types pour créer cette banque. Et
la banque a bien marché. Il a fait beaucoup de choses, et a laissé un testament
pour nous les quatre enfants. Mon père a distribué son argent à nous les
enfants. Ma mère aussi avait de l’argent car elle travaillait ; ils ont
partagé de l’argent pour nous les quatre enfants ; chacun a reçu sa part.
Moi aussi j’ai reçu ma part
avant que je n’intègre le couvent des Scheutistes ; j’avais ma part
d’héritage, beaucoup d’argent. J’aurais pu en faire tout ce que voulais : construire
n’importe quoi, me marier, avoir des enfants, etc., j’ai dû laisser toutes ces
choses et suis venu pour l’évangélisation ici en RDC, ici à Bumba.
Nous les Scheutistes nous
bénéficions de quelque chose : la congrégation octroie mensuellement de
l’argent à chacun de ses membres pour survivre, pour s’acheter la ration, les
habits, etc. C’est donc de l’argent pour vivre dans leurs activités pastorales,
mais cet argent n’est pas destiné pour des projets, tels que construction des écoles
ou des hôpitaux, etc.
Si un Scheutiste veut se
lancer dans la réalisation de certains projets de développement, c’est à sa
charge individuelle et non celle de la congrégation, car cette dernière n’a pas
d’argent. Celle-ci n’interdit pas pour autant des projets que ses membres
peuvent réaliser s’ils reçoivent de l’argent ailleurs.
L’on sait que jadis l’Etat
belge avait octroyé de l’argent au gouvernement congolais, mais cet argent
finissait dans les poches et ne produisait rien au pays, c’est ainsi que
naguère les financiers européens intervenaient à travers les ONGD sans passer
par l’Etat congolais. Maintenant, l’on sait même que beaucoup de ces ONGD ne
marchent pas non plus, et l’on ne sait plus à quel saint se vouer pour réussir
dans ce domaine.
La Belgique avait financé des projets à travers les ONG, mais cela ne marchait pas non plus, et je ne sais plus à qui on pourrait encore confier de l’argent…
Si alors un Scheutiste veut
faire des projets, c’est devenu difficile pour lui. Il y a de ces Scheutistes
qui ont reçu de l’argent, mais qui n’ont rien foutu aussi… c’est donc question
de justice.
Concernant mon argent, Scheut
le sait bien ; si je prends de l’argent pour investir dans un quelconque domaine,
Scheut le sait bien, et il me pose la question de savoir ce que je fais avec
cet argent ; je leur réponds que je construis l’hôpital, les écoles, et
maintenant le stade, ils les voient et ils croient en cela ; car ils
voient que cet argent que je reçois, passe à des réalisations ; les Scheut
croient que l’argent passe à des réalisations que je leur dis. C’est pourquoi Scheut a maintenant confiance
en moi.
Je sais que mon argent, je ne
le dilapide pas à l’aveuglette. Sinon Scheut le saura et mettra les freins en
me réprimandant. C’est un peu cela en ce qui concerne mon argent.
J’ai eu la chance que mes
parents aient beaucoup travaillé, ils ont produit de l’argent en travaillant,
en bossant très dur. Mon père a reçu beaucoup d’argent à l’âge de cinquante
ans. Au début mon père avait commencé avec un vélo, à l’époque où les voitures
n’étaient pas encore fabriquées, et sillonnait à travers les villages environnant
le nôtre pour faire le commerce des linges, des draps, etc.
Le Père Carlos au coté de l'Abbé Justin Lingboto curé de St Murumba |
Après, mon père s’est acheté
une voiture car étant célibataire il faisait de l’économie et son commerce
proliférait. Il était le premier à s’acheter une voiture, à cette époque. Avec
la voiture, il a réussi à accroître de l’argent, car il emmenait beaucoup plus
de marchandises. Et plus tard, il réussit à créer une banque avec trois ou
quatre autres partenaires.
De commun accord, ces
derniers ont mis de l’argent ensemble et personne ne l’a volé, et ils ont
travaillé tout en ayant confiance les uns avec les autres, de jour comme de
nuit, et la banque s’est accrue ! ainsi notre banque a proliféré.
Dans son testament, mon père
n’a rien donné à son frère, car son frère devrait aussi travailler. Ainsi un
homme ne doit rien demander à son frère, il doit éviter d’être paresseux et travailler aussi
: tu ne dois pas être un paresseux car Saint Paul a dit que celui qui ne travaille pas qu’il ne mange pas non plus.
C’est ainsi que nous croyons
en la parole de Jésus, et l’Europe a adopté la parole de Jésus Christ
concernant le mariage, l’argent, le travail, et beaucoup d’autres choses. Ainsi,
si moi j’ai réalisé beaucoup de projets, ce financement vient de mes parents,
de l’argent reçu de mon père, et j’ai travaillé, non pas ailleurs mais
uniquement ici dans la cité de Bumba, pour les œuvres sociales ; je n’ai pas
travaillé pour un individu particulier mais pour la population entière. C’est
pourquoi nous nous réjouissons maintenant ici.
Ainsi je vous prie de suivre
mon exemple de travailler pour la population : à l’école, à l’hôpital, au
travail… Essayons de travailler pour les gens. Toi, enseignant, travailles pour
le bonheur des enfants ; ne crains pas de te créer des heures
supplémentaires en faveur des enfants, et ne fais pas un travail bâclé et te
précipiter ensuite à rentrer à la maison, car tu perds ta vocation d’enseignant.
La réception eut lieu à la salle polyvalente de la paroisse Notre Dame, œuvre de Père Carlos |
Si donc à la fin de l’école
primaire les enfants ne savent pas écrire, toi l’enseignant tu as commis un
très très très grand péché !!! L’enseignant doit apprendre au gosse de
bien tenir le stylo entre ses doigts et l’entrainer à bien écrire… ne dis
jamais que l’enfant n’est pas intelligent car la faute, c’est à toi
l’enseignant, pas à l’enfant, car tu ne l’as pas bien enseigné comment écrire.
Maintenant, les cours ne
fonctionnent pas cette année, à cause de la pandémie de Covid 19 ; c’est
encore comme l’année passée où les enfants n’avaient pas bien étudié, et ils se
sont quand même présentés aux examens d’Etat et ils ont eu le diplôme ; si
la situation se répète encore cette année, et on ne sait pas quand les cours
vont reprendre, c’est vraiment une
catastrophe ! Et si les cours se reprenaient, vous devriez vous créer des
heures supplémentaires, car ce sont vraiment vos enfants, pas les enfants
d’autres peuples… Si à Bumba nous n’éduquons pas bien nos enfants, nous
échouerons toujours. Soyons des gens de justice, car sans la justice c’est
toujours l’échec pour la population, surtout si nos dirigeants ne travaillent
que pour leurs propres intérêts ; somo suka (c’est pire).
A l’hôpital, vous les
infirmiers devriez aussi vous donner aux malades, vous devriez vous occuper convenablement
aux malades ; que nous n’entendions plus des gens dire que les infirmiers
de Notre Dame n’accueillent pas bien les malades et ne s’adonnent pas à eux,
etc. C’est très mauvais. Faites l’effort que ces pratiques inhospitalières
vis-à-vis des malades cessent à l’hôpital Notre Dame.
Nos médecins rendent de bons
services à l’Hôpital, ils ont déjà guéri pas mal de malades à l’Hôpital Notre
Dame. C’est un peu comme je l’ai dit à la messe, Jésus n’a pas guéri beaucoup
d’aveugles, seulement quelques-uns, nous maintenant avec l’expérience, nous
pouvons guérir beaucoup d’aveugles, y compris d’autres maladies comme la
prostate, alors que dans l’ancien temps on pourrait en mourir. Jésus n’avait
pas guéri la prostate. (des rires). Seulement nos médecins peuvent guérir
maintenant la prostate.
C’est pourquoi nous devons
envoyer nos enfants dans de bonnes universités, comme dans certaines
universités à l’Est du pays, pas dans d’autres, car on n’y enseigne pas bien. On
y délivre seulement des diplômes. Si donc tu étudies par exemple la médecine dans
ces universités où on n’enseigne pas bien tu ne soigneras pas bien non plus ;
tu tueras des malades.
Ensuite, nous continuerons
toujours à le dire que dans nos contextes actuels ici, si tu veux avoir une
bonne famille, il ne faut pas enfanter beaucoup d’enfants, seulement deux, ou
trois, maximum quatre, pas plus. Sinon tu vas mourir, car si l’enfant tombe
malade et que tu n’as pas d’argent, tu iras à la permanence, dans les sectes où
on prie en permanence, pour que l’enfant guérisse miraculeusement, et cela
entrainera à coup sur la mort…
Pourquoi les gens meurent,
c’est parce qu’on n’a pas d’argent pour aller dans un hôpital sérieux, lequel
est souvent cher ; et une fois admis dans l’hôpital qui n’est pas sérieux,
l’enfant ne sera pas bien traité, et c’est la mort.
Alors les autres gens disent
qu’il n’y a pas de problème, on enfantera beaucoup d’enfants ; alors où
est le sérieux ?
C’est donc bien de limiter
les naissances pour une famille bonne, deux ou trois enfants afin de bien les
nourrir et les élever. Normalement, chaque enfant doit loger dans sa chambre,
et posséder chacun un ordinateur, car de plus en plus les enseignements seront
informatisés.
Et si toi tu as dix enfants,
seras-tu en mesure de leur acheter dix ordinateurs, et bien les nourrir et les
scolariser ? Jamais. S’ils n’étudient pas alors ils deviendront des
« Kuluna », (des bandits), des voyous et vont détruire le monde. Donc,
si tu enfantes plusieurs enfants, ils seront des Kuluna. Est-ce ce que vous
voulez, enfanter des Kuluna pour qu’ils détruisent le monde ?
L'assistance était composée de membres des oeuvres sociales |
Si un parent enfante peu
d’enfants, jamais ceux-ci ne deviendront des Kuluna. Chacun est appelé à avoir de
la richesse, il est appelé à avoir une maison où loger sa famille et se nourrir
convenablement. Si le mari et sa femme s’entendent bien, la famille se portera
aussi bien.
Chaque parent est responsable de ses enfants ; il doit s’occuper de ses enfants et pas ceux de ses frères, ni de son oncle ni de sa tante. Si un parent prend en charge les enfants de son frère et cela provoque la famine chez ses propres enfants, alors il s’agit là d’un très mauvais parent.
Soyons les exemples des autres. Chaque famille
est appelée à montrer de l’exemple à l’autre famille.
Si tu intègres dans une
mutuelle de Famille-sainte, ne reste pas sans poser cette question lors
des rencontres : que faire avec nos enfants ? Combien d’enfants
allons-nous mettre au monde, que ferons-nous ; décidons ensemble, si un garçon
engrosse une fille, il ne doit plus rester dans nos familles, c’est cela la
famille sainte ! Mais si dans la famille sainte les enfants sortent avec
leurs concubines, la sainte-famille se meurt, cela n’a plus d’importance, car vous
donnez de mauvais exemples aux autres familles…
C’est un peu cela si nous
voulons suivre la Bible et la parole de Jésus-Christ. Je vous remercie.
Boboto !!!
Propos recueillis par Antonio Lisuma.
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