jeudi 21 décembre 2023

Monseigneur José Bernard bénit le sanctuaire Notre Dame de grâce dans la villa du sénateur Jean de Dieu Moleka à Bumba.

 

Monseigneur José Bernard bénit le sanctuaire Notre Dame de grâce  dans la villa du sénateur Jean de Dieu Moleka à Bumba.







Une messe d’action de grâce a été dite le jeudi 23 novembre 2023 vers 17 heures par Son Excellence Monseigneur José Bernard Likolo, évêque du diocèse de Lisala, à l’occasion de la double inauguration du sanctuaire Notre Dame de grâce, et de la villa de l’Honorable sénateur Professeur Jean de Dieu Moleka Liambi, les deux édifices construits dans la concession de ce dernier sur l’avenue Mbandaka, une des artères principales de la ville de Bumba.

Monseigneur José Bernard Likolo, évêque du diocèse de Lisala

 

Assisté d’une dizaine de prêtres, et sous les chants de la chorale unie du doyenné de Bumba, en présence d’une foule nombreuse d’invités, l’évêque José Bernard a dit la messe et béni d’abord le sanctuaire marial dénommé « sanctuaire Notre Dame de grâce », construit à l’arrière-plan de la concession, puis la villa elle-même, à deux niveaux, construite à l’avant-plan de la concession, ainsi que la fontaine d’eau.

Le sanctuaire marial Notre Dame de grâce

 

Avec un budget colossal, le Sénateur professeur Jean De Dieu Moleka s’est préparé une maison de luxe et de plaisance dans une cité qui se veut tentaculaire, puisque des résidences somptueuses de ce genre se construisent sporadiquement à travers la ville de Bumba, pendant que des routes, impraticables sur toutes les issues, moisissent à « grand feu » sans que sénateurs et députés nationaux et provinciaux n’en constituent le motif de plaidoirie au niveaux des instances du pays !

L'évêque Likolo bénit la statue de la vierge Marie

 Rappelons que l’Honorable Sénateur Jean de Dieu Moleka Liambi est le Fils de Monsieur Engbu Achilles, enseignant de l’école primaire Ngito. Il est né  le 5 février 1967 à Bumba, dans l’ancienne province de Grand Equateur, aujourd’hui dans la province démembrée de la Mongala en RD Congo, dans une famille modeste de plusieurs garçons.

Il fit des études primaires et secondaires respectivement à l’école primaire Ngito, où travaillait aussi son père, et à l’Institut Molende, où il fit un stage après l’obtention de son diplôme d’Etat en section Littéraire. Il intégra ensuite la Congrégation des Pères des Scheut pour la formation sacerdotale, après avoir suivi avec succès sa formation chrétienne au sein du groupe « Bilenge ya Mwinda » jusqu’à en devenir un des Initiateurs, autrement appelé « Abugaza » en 1985.

Quelques mois avant de s’envoler pour Kinshasa pour sa vocation presbytérale, puisqu’il avait réussi avec distinction au test d’admission de la Congrégation du Cœur immaculé conception de Marie (CICM, en sigle), ou autrement appelée Congrégation des Pères de Scheut. Sa dissertation était la meilleure de toutes les candidatures, il exerça, en guise de pastoral paroissial, la tâche de Mokambi ou Animateur pastoral paroissial, responsable du quartier Sainte Caroline, un des quatre quartiers de la paroisse Notre Dame, fonction qu’exercera plus tard son père, grâce au Curé de la paroisse et Initiateur principal des Jeunes de Lumière le Révérend Père Carlos Rommel.

La prière épiscopale devant le sanctuaire marial

C’est avec succès qu’il parcourut toutes les étapes de formation presbytérale au sein de la Congrégation du Cœur immaculé conception de Marie, ou autrement appelée Congrégation des Pères de Scheut.  

De la philosophie à la théologie en passant par le noviciat, Jean de Dieu n’a fait qu’exceller. Il passa sa philosophie à l’Institut Saint Pierre Canisius de Kimwenza, le meilleur à cette époque à Kinshasa, puis sa théologie à la faculté catholique de Kinshasa.

Lorsque plus tard, suite à des convenances personnelles, il ne pouvait plus poursuivre cette vocation de religieux, il obtint néanmoins des bourses pour les études universitaires en philosophie.

Des notions philosophiques de libération qui le propulsèrent dans le monde de la politique. Mais déjà sous sa soutane blanche il était pétri des ambitions de servir les autres, les pauvres, les démunis. Déjà le 16 février 1992, il participa à la marche des chrétiens qui réclamaient la reprise des travaux de la Conférence nationale souveraine suspendue par le Président Mobutu.

« L’armée avait tiré sur la foule et fait treize morts et des dizaines de blessés », avait précisé le Sénateur. « J’ai porté secours à l’un de mes camarades, ma soutane était tachée de sang. J’ai été profondément marqué par cet événement, à la suite duquel j’ai décidé d’abandonner la voie religieuse pour agir en faveur de mes concitoyens », a-t-il laissé entendre.

Son esprit critique et son sens d’ingéniosité fit écho jusqu’à la présidence de la République du Zaïre. En 1994, Jean de Dieu Moleka Liambi devient conseiller à la présidence de la République du Zaïre, mais ne renonce pas pour autant à la philosophie, puisqu’il continuait d’enseigner à l’Université de Kinshasa, jusqu’à ce que pendant le moment sombre de la rébellion il dut quitter le pays pour l’Europe afin de parfaire sa carrière universitaire.

Grâce à des bourses d’études reçues, il poursuivit des études philosophiques à l’Institut catholique de Paris, puis à l’université de Marne-la-Vallée. En 2002, il soutint sa thèse de Docteur en Philosophie sur « La poétique de la liberté dans la réflexion éthique de Paul Ricœur ».

Le Sénateur Jean de Dieu Moleka Liambi

Peu après son retour au pays vers 2003, il fut « découvert » et sollicité par Jean Pierre Bemba, le Président du Mouvement de Libération du Congo, alors un de quatre Vice-Président de la RD Congo, à l’avènement du gouvernement historique de transition de 1+4. Il intégra le parti du « Chairman » et réussit à se faire nommer d’abord Conseiller en charge d'analyses politiques dans le cabinet de l'ancien vice-président de la RDC en charge de la commission économique et financière, et ensuite Ambassadeur de la République démocratique du Congo à Paris en France, un diplomate dans une grande puissance européenne, mais aussi un délégué permanent de son pays auprès de l'Unesco de 2003 à 2006.

Mot de circonstance du Sénateur Moleka Jean de Dieu

Elu à la députation nationale aux élections de 2011, mais déchu par la Cour suprême de justice en faveur de Mokako, Moleka ne s’est pas résigné pour autant et s’est de nouveau présenté aux élections de décembre 2018 où il décocha la députation provinciale, à défaut de la députation nationale.

Mais siéger à l’assemblée provinciale de la Mongala, cela n’est pas de son goût, ni même de son rang par rapport à l’hémicycle de la chambre haute nationale, parmi ses collègues professeurs d’universités. Ainsi réussira-t-il à se faire élire Sénateur par ses collègues députés provinciaux de la Mongala.

Aujourd’hui, le Docteur Jean de Dieu Moleka associe carrière politique et vie professorale. Il est Sénateur dans la chambre haute du Parlement de la RD Congo, mais également Professeur ordinaire de Philosophie, spécialiste de Ricoeur…, à l’Université de Kinshasa, ainsi qu’aux Facultés catholiques, etc.

Il s’est à nouveau présenté aux élections du 20 décembre 2023 comme candidat député national et provincial. On dirait que l’histoire se répète !

                                                                    Antonio Lisuma

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