62 ans après l’indépendance, le
port fluvial de Bumba n’est plus que l’ombre de lui-même. Aucun service
portuaire n’est en vue, à part les entrepôts dont certains sont abîmés. Tous
les bateaux qui arrivent à Bumba en provenance de Kinshasa ou de Kisangani
accostent dans les beachs privés sur l’avenue du fleuve en amont du port.
Le port fluvial de Bumba |
Les deux longues grues datant de l’époque coloniale, devenues actuellement défectueuses et inopérationnelles, se présentent comme les seuls vestiges de ce qui était une des plus importantes installations portuaires du Congo après celles de Kinshasa, à l’époque où elles appartenaient encore à l’ex-ONATRA, l’Office nationale des transports, devenu aujourd’hui SCTP (Société commerciale de transport et des ports).
Aucune autre machine ou engin
de levage et de manutention tant pour des lourdes charges que des petites ne
sont en vue au port.
Ce port fluvial de Bumba n’appartenait
plus à l’ONATRA depuis le début des années 1990, il fut cédé par ordonnance
présidentielle du Feu Président Mobutu à la Société des Chemins de fer Uélé-Fleuve
(S.C.F.U.F en sigle).
Les grus s'abiment même à la base. |
Et comme cette société
ferroviaire, qui jadis désenclavait toute la partie Nord du pays en reliant la
ville d’Isiro dans la province de Haut-Uélé à celle de Bumba dans la province
de la Mongala en s’ouvrant par son terminus du port sur le fleuve Congo, est
complètement détruite (Mboka esili ekufi nayango), c’est ce qui explique l’état
de destruction du port de Bumba, car, qui alors devrait s’en occuper ?
Les questions que d’aucuns se
posent sont les suivantes : A quand la réfection du port fluvial de
Bumba, le terminus des Chemins de fer Uélé-Fleuve? Qui devrait prendre
l’initiative de sa réhabilitation ? Comme le port était cédé à SCEFUF par l’ordonnance
présidentielle, qui devrait logiquement le rétrocéder à l’actuelle SCTP ?,
n’est-ce pas la présidence de la République ? Et si l’on n’avait aucun
souci de le rétrocéder, pourquoi tarder à le réhabiliter ? Si le président
de la République, qui du reste n’est pas un magicien, n’avait aucune réalité de
l’état défectueux dudit port fluvial CEFUF à Bumba, qui devrait la lui
signifier, n’est-ce pas les députés nationaux et les gouvernements provinciaux
de Haut-Uélé, Bas-Uélé et de la Mongala ?
L'un des entrepôts du port SCFUF |
Est-ce que l’argent manque dans ce pays pour réhabiliter ce port stratégique de Bumba à portée nationale ?
En suivant à travers les
médias comment l’argent de l’Etat est souvent utilisé, il y a bien raison de tiquer :
par exemple, nous avons suivi que le Président de la République avait décaissé
58 millions de dollars pour s’acheter des véhicules…, si l’on en soutirait ne
serait-ce que 5 millions pour la réfection dudit port, cela ne marcherait-il
pas ? Que dire de 300 millions récoltés de l’opération « RAM des
téléphones », ne peut-on pas en soutirer quelque chose pour le précieux port
de Bumba ? Alors les 400 millions ou 600 millions des « 100
jours »…
Le manque de volonté
politique dans ce domaine nous pousse à conclure qu’on n’aime pas ce pays, nous
n’aimons pas notre pays. Nous disons bien nous tous, en commençant par la population
de Bumba, ensuite les dirigeants de trois provinces précitées (les
gouvernements provinciaux concernés) enfin les députés nationaux…, pour faire
bruit auprès des décideurs qui sont le gouvernement national et les Ministres,
avec en tête le Président de la République, et le premier Ministre…
Attendons l’arrivée prochaine
du Président de la République à Bumba. Peut-être que sa présence sur le sol
bumbatracien apportera des solutions tant attendues par la population.
Antonio
Lisuma
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire