mercredi 29 mars 2023

Emile Onyumbe prône l’éthique écologique aux peuples africains

Emile Onyumbe prône l’éthique écologique aux peuples africains

Dans le but d’amoindrir des tâches laborieuses qui lui valaient autrefois de considérables efforts et de bonifier ses conditions vitales, l’homme s’est, après de longues réflexions et recherches, doté de technologie dont découlent diverses inventions qui lui offrent d’un côté leurs avantages et de l’autre leurs effets pervers.

Emile Onyumbe, CICM

Cependant, ces effets pervers contribuent énormément à la ruine du cadeau précieux lui offert par le Ciel, l’environnement dans lequel il vit en y causant des dégâts et cette ruine dont il s’agit l’expose à moult dangers surtout sur le plan sanitaire.

Vue de la nature dans le territoire de Bumba

Ainsi, s’inspirant de l’Encyclique Laudato si du Pape François, l’un des membres de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie, issu de la paroisse Notre Dame de Bumba, répondant au nom d’Emile Onymbe prône aux peuples de l'Afrique en général et à ceux de la République Démocratique du Congo en particulier l’éthique écologique via une dissertation intitulée « Repenser la crise écologique dans Laudato si ».

La nature dans le territoire de Bumba

Ci-dessous, nous vous présentons la dissertation de ce membre de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie :

 

Repenser la crise écologique dans Laudato si’

INTRODUCTION

Dans son désir permanent de tout connaitre et de tout faire, l’homme est parvenu à créer la technologie pour maitriser la nature et simplifier son travail, perfectionner son savoir et améliorer ses conditions de vie. En lui rendant des services louables, la technologie est en même temps l’objet de destruction de la terre, de la chosification de l’homme. En effet, ce caractère ambivalent de la technologie actuelle est une interpellation et une préoccupation majeure du prélat de l’Eglise, le Pape François. Dans son Encyclique Laudato si’, il développe la question d’une éthique écologique dans le souci de sauvegarder la planète terre en tant que notre « maison commune ». Il constate que celle-ci souffre et crie en raison des dégâts que l’homme lui cause par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposé en elle. 

En ce sens, cette dissertation est une compréhension de la problématique soulevée par le Pape François dans son Encyclique Laudato Si’ sur la crise écologique et éthique de responsabilité en Afrique. Ainsi, nous ferons une subdivision binaire. Le premier portera sur le défi de la technologie comme péché écologique et le second sur la sauvegarde et la conversion écologique.

LE DEFI DE LA TECHNOLOGIE COMME PECHE ECOLOGIQUE

D’après le Pape François, notre époque se caractérise par des innovations technologiques et elle vise et court toujours vers un développement accéléré en vue d’améliorer les conditions des vies humaines. Voilà pourquoi le Saint père nous fait comprendre que, c’est dans ce désir que l’homme parvient à l’utilisation incontrôlée et abusive de la terre comprise comme notre « maison commune ». Elle est notre « maison commune » parce qu’elle est comme une sœur avec qui nous partageons l’existence. Elle est également considérée comme une mère qui accueille les hommes les bras ouverts et c’est elle qui les gouverne et leur offre tant de bienfaits[1]. Bref, elle est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange. 

Cependant, par sa liberté incontrôlée, l’homme, résidant dans l’univers ne vit plus selon l’idéal de Dieu. Il se fait méchant, indifférent, violent contre la nature et irresponsable de la grande responsabilité que Dieu lui a confiée de soumettre et de gouverner la nature.

 

Suite à cet anthropocentrisme dévié, l’homme contribue à la destruction de la nature. Pour suppléer à son insuffisance et subvenir à ses besoins, l’homme parvient à une exploitation incontrôlée de l’univers. Et celle-ci conduit à la perturbation de l’ordre de la création en causant de multiples effets négatifs.  De cette manière, l’homme perd la joie et le bonheur de vivre au monde ; parce qu’il est lui-même auteur de son malheur. Et c’est le cas du premier homme dans le jardin d’Eden. En outre, selon le Pape, l’exploitation abusive de la nature non seulement qu’elle cause de dégâts à notre maison commune, mais aussi et surtout elle cause plusieurs maladies aux personnes les plus pauvres suite à la détérioration et à la dégradation environnementale. 

Par ailleurs, face à cette détérioration environnementale et à cette exploitation incontrôlée de la maison commune, que faut-il faire ?  C’est la réponse à cette question qui fera la deuxième partie de cette dissertation.

LA RESPONSABILITE OU LA CONVERSION ECOLOGIQUE

Face à la dégradation et à l’exploitation incontrôlée et irrationnelle de la « maison commune », le Pape François appelle à la conversion et préconise une éthique de responsabilité. En tant que Pasteur et veilleur des consciences humaines, le Saint Père met à la disposition de l’homme africain ce qui est à son pouvoir, c’est-à-dire ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire. De ce fait, il rappelle que « non seulement la terre a été donné par Dieu à l’homme qui doit en faire usage dans le respect de l’intention primitive, bonne, dans laquelle elle a été donnée, mais l’homme lui aussi, est donné par Dieu à lui-même et il doit donc respecter la structure naturelle et morale dont il a été doté »[2]. Dans ce sens, l’homme doit se convertir et renoncer à son anthropocentrisme dévié et qui fait de lui un être dominateur absolu et un être destructeur de la terre. 

Par ailleurs, la conversion, fait de l’homme un être nouveau qui, en abandonnant d’utiliser abusivement et de détruire « la maison comme » reconnaît que sa liberté et son pouvoir de gouverner la terre ont de limites. Sans se substituer à Dieu, l’homme doit plutôt remplir son rôle de collaborateur de Dieu dans l’œuvre de la création afin de ne pas provoquer la révolte de la nature et faire écrouler la base de son existence3. Par conséquent, dans sa nature renouvelée l’être humain est ainsi considéré comme un administrateur responsable de la maison commune. Car, il n’y aura pas d’écologie sans un être renouvelé et moral. Dans cette nature renouvelée, l’homme renonce à la méchanceté et à l’état de nature qui fait de lui un destructeur de la terre, afin de devenir protecteur de l’univers. 

Dans cette optique, le souci de protéger et d’exploiter la nature avec amour et réserve, conduit au respect de l’être humain créé à l’image de Dieu et à la maintenance de la vie sociale. Dans ce sens, avec cet amour de vivre sur terre, l’homme s’engage pour rendre meilleur, paisible et belle notre ¨maison commune¨ en la transformant. En agissant ainsi, non seulement l’homme s’insère dans l’ordre de la création, mais aussi, il devient capable de vivre avec ses contemporains pour s’émanciper, s’épanouir et se réaliser en tant qu’être humain. Car, l’homme qui cherche à transformer la nature en tant que bien commun est celui qui parvient à éviter de causer de dégâts à la nature par l’utilisation irresponsable et exagérée et par l’abus des biens que Dieu a mis en son sein. Ainsi, une telle démarche amène l’homme à maintenir la paix dans le monde entier et promouvoir un développement meilleur et durable au sein de la maison commune.

Conclusion

Eu égard à tout ce qui précède, notre dissertation s’est articulée sur la crise écologique et éthique de responsabilité en Afrique suivant l’interpellation du Pape François ». En effet, dans sa lettre Encyclique Laudato Si’, le saint père répond essentiellement à une question d’ordre éthico-écologique. Son souci majeur à ce sujet consiste à sauvegarder la terre qu’il substitue de « maison commune ». En sa qualité de pasteur, il soutient que l’homme doit utiliser la terre avec amour et responsabilité. Et sans se substituer à Dieu, il doit remplir son rôle de collaborateur de Dieu dans l’œuvre de la création et doit exploiter cette maison commune avec respect. Car, la terre est un bien commun où tout le monde doit vire et partager l’existence avec les autres. Par conséquent, l’homme par son désir de transformer et de construire l’univers doit se convertir en évitant de causer à la terre des dégâts par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a mis en elle. L’utilisation incontrôlée et excessive amène la terre à la révolte et à des conséquences néfastes. D’où, l’être humain, par le pouvoir que Dieu lui a donné de gouverner la terre doit éduquer son agir et limiter sa liberté afin de maintenir la paix dans le monde et promouvoir un développement intégral et durable.  

[1] Cf. PAPE FRANÇOIS, Laudato si’, p. 3.

[2] Ibid., p. 91. 3 Cf. Ibid.

                             Bienvenu Balomao









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